De la Suède où la présidente d'Emmaüs Stockholm (réunissant 350 associations issues de 37 pays répartis sur 4 continents), Julia Finer a pressé le gouvernement suédois à reconnaître rapidement la République arabe sahraouie démocratique (RASD), en Amérique (Costa Rica et Salvador) et en Afrique, un consensus massif a rythmé la IVe commission de l'ONU chargée de la décolonisation dédiée au droit inaliénable à l'autodétermination du peuple sahraoui. Si le représentant sud-africain Oyama Mgobozi a affirmé que « l'occupation marocaine du Sahara occidental est un défi aux principes de la Charte des Nations unies », il est intéressant de relever l'appel de la présidente d'Emmaüs adressé à l'Union européenne pour avoir une « position claire » sur la question de l'autodétermination et des violations systématiques marocaines des droits de l'homme. Cette solidarité grandissante fait front avec l'exigence d'un référendum « avant qu'il ne soit trop tard », clairement posée par le représentant du Front Polisario auprès de l'Organisation des Nations unies, Boukhari Ahmed, qui s'est pertinemment interrogé sur le refus du Maroc du référendum qu'il avait accepté auparavant. L'heure des tergiversations est finie non pas pour l'occupation en violation des dispositions de la charte onusienne et du statut de pays autonomes reconnu au Sahara occidental, mais aussi et surtout pour l'ONU garante du droit à l'autodétermination et des accords de paix conclus en 1991. A la IVe commission chargée de décolonisation, l'ONU a tenu à rappeler le droit sahraoui à l'autodétermination et à son propre statut politique, au terme des délibérations du Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l'ONU. Siégeant récemment à Genève pour l'examen du quatrième rapport périodique du Maroc, le Comité de l'ONU a recommandé aux autorités marocaines de « redoubler d'efforts, sous l'égide de l'ONU, pour trouver une solution à la question du droit à l'autodétermination du Sahara occidental comme prescrit à l'article 1 du Pacte qui reconnaît « le droit des peuples à déterminer librement leur statut politique et à assurer librement leur développement économique, social et culturel ». Il a été demandé au Maroc « de prendre des mesures pour respecter les droits des Sahraouis à profiter et à user pleinement et librement de leurs richesses et ressources naturelles, et de jouir de leurs droits culturels, conformément à l ́article 25 du Pacte ». Profondément « préoccupé » par le mur fortifié, le comité onusien a appelé l'occupant marocain à favoriser la rencontre des familles sahraouies, l'accès à leurs terres et à leurs ressources. Telle est effectivement la responsabilité première de l'ONU placée devant le défi sahraoui de l'indépendance inachevée.