La Palestine a exhorté, vendredi dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU à fournir immédiatement une protection internationale aux Palestiniens piégés dans une escalade de violence par l'occupant israélien. Cette protection est devenue « plus urgente que jamais auparavant », a plaidé l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, lors d'une rencontre d'urgence convoquée par les Etats arabes, après l'augmentation des violences dans les territoires occupés à cause de l'agression israélienne « contre notre peuple palestinien sans défense ». Il a affirmé que « notre peuple, qui se soulève massivement pour défendre al-Aqsa, pour défendre al-Qods, pour défendre la Palestine, réagit. Nous sommes fermement déterminés à continuer la lutte pour mettre fin à l'occupation et acquérir l'indépendance de notre Etat avec al Qods-est pour capitale ». Mansour a réclamé la protection, notamment au parvis de la mosquée al-Aqsa, déniée par l'ambassadeur israélien à l'ONU, Danny Danon, accrochée illégalement au « statu quo qui dure depuis des décennies » sur le site sacré où des restrictions sont, pourtant, imposées aux fidèles musulmans contre des assouplissements aux extrémistes juifs, en violation du même statu quo. Devant cette impasse, le Conseil a décidé de se réunir à nouveau la semaine prochaine. La France, qui travaille depuis près d'un an à un projet de résolution reconnaissant l'Etat palestinien, a l'intention de proposer entre temps un projet de déclaration à ses partenaires, ont indiqué des diplomates. Ce texte appellerait au calme et à la retenue, ainsi qu'au maintien du statu quo sur les lieux saints, et soulignerait la nécessité de relancer un règlement politique. Au cours de la réunion du Conseil de sécurité, l'ONU a condamné l'attaque palestinienne vendredi contre un site sacré juif à Naplouse, tout en saluant la réaction du président Mahmoud Abbas qui a condamné cet acte « irresponsable » et ordonné une enquête. Dans ce cadre, le secrétaire-général adjoint de l'ONU pour les affaires politiques, Taye-Brook Zerihoun, a déclaré que les tensions autour des sites sacrés, exacerbées par des « déclarations téméraires » d'extrémistes palestiniens et israéliens, étaient les principaux instigateurs de la violence. Il a aussi blâmé « l'approche, en apparence sévère, des services de sécurité israéliens » et « l'impact des médias sociaux et d'une rhétorique irresponsable ». La spirale de violences se poursuivait hier. Au moins trois Palestiniens ont été assassinés portant à 36 le nombre des Palestiniens tués depuis le 1er octobre courant.