Rien n'arrêtera les Palestiniens. Ni les balles ni les raids. Le spectre d'une 3e Intifadha plane sérieusement sur la bande de Ghaza et la Cisjordanie occupée. En effet, la tension est à son comble au douzième jour du soulèvement palestinien pour la défense de la mosquée d'Al Aqsa. Hier encore, les affrontements avec les forces d'occupation se sont poursuivis à El Qods, en Cisjordanie et à Ghaza. Dans ce contexte, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Ryad Al Malki, a affirmé hier que le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, cherche à «provoquer» une troisième Intifadha. Netanyahou «veut détourner l'attention des problèmes qu'il rencontre sur les scènes politique et diplomatique, où il a misérablement échoué», a déclaré Ryad al-Malki à Vienne, où il devait assister au premier lever du drapeau de la Palestine au siège viennois de l'ONU. Ce dernier ajoutera que le Premier ministre israélien «doit mettre fin aux violations du statu quo ante à la mosquée Al Aqsa, conformément au droit international». De son côté, Benyamin Netanyahou a rétorqué hier, lors de l'ouverture d'une nouvelle session du Parlement israélien, qu'«Israël surmonterait la vague actuelle d'attaques au couteau contre les Israéliens et les juifs comme il a surmonté par le passé les attentats à la bombe». Poursuivant dans une attitude de victimisation, Netanyahou a rejeté la balle à Mahmoud Abbas, l'incitant à condamner les attentats anti-israéliens et mettre un frein aux incitations à la haine du côté palestinien Sur le terrain, le 25e martyr est tombé hier, tué par les forces d'occupation à Al Qods occupé. La victime, Mostapha Al Khatib, âgée de 18 ans, qui subissait les provocations répétées de la police d'occupation non loin de la porte d'Al Asbat, à proximité de la mosquée Al Aqsa, a réagi en les attaquant au couteau. Les soldats, munis de leur gilet pare-balles, n'ont pas été blessés, mais ont malgré tout ouvert le feu sur lui. Le jeune Palestinien est décédé sur le coup. La police d'occupation a donné une autre version : le jeune Palestinien aurait attaqué au couteau un colon, d'où la riposte de la police, qui a ouvert le feu sur lui. Des témoins palestiniens ont démenti cette version. L'armée d'occupation a tué huit enfants palestiniens Par ailleurs, 34 Palestiniens ont été arrêtés dans la nuit de dimanche à lundi par les forces d'occupation, dont 11 à Al Qods occupé, a rapporté le site Palestine Today. Dans la même nuit, dans les localités de Tulkarem, Naplouse, Hébron et Ramallah, les forces d'occupation ont tiré avec des balles réelles sur des Palestiniens causant la mort d'un enfant et blessant 75 autres. Les forces d'occupation israéliennes, lors d'affrontements à un check-point au nord de Ramallah en Cisjordanie occupée, ont usé de leurs armes, a indiqué le ministère palestinien de la Santé. L'enfant de 13 ans, Ahmad Charaka, originaire du camp de réfugiés de Jalazoun, transféré à l'hôpital de Ramallah, n'a pas survécu à ses blessures. Il avait reçu une balle dans la tête. Depuis le début de ce soulèvement, qui prend de plus en plus d'ampleur, les forces d'occupation ont tué huit enfants palestiniens. Les arrestations se font encore plus nombreuses. Les forces d'occupation israéliennes ont arrêté depuis le début du mois d'octobre 13 Palestiniens en Cisjordanie et Al Qods occupés et 11 autres dans la bande de Ghaza, a annoncé le ministère palestinien de la Santé, qui précise que 1300 blessés par des tirs réels et en caoutchouc sont à déplorer. Cette escalade de la violence fait craindre le pire. Les Palestiniens se battent pour leur vie, et semblent ne reculer devant rien pour défendre leur patrie. Le son des balles tueuses n'atteint pas les oreilles sourdes de la communauté internationale et des pays arabes, branchées sur des ondes hertziennes israéliennes.