La journée, d'hier, a été celle de la colère pour Al-Aqsa menacée plus que jamais par la persistance de l'extrême droite israélienne à réclamer non seulement le droit de prier sur l'esplanade, ce qui leur est interdit, mais aussi la souveraineté sur les lieux, ce qui exaspère les Palestiniens et les musulmans du monde entier. Après un appel lancé par le mouvement de résistance, Hamas, à ce « jour de colère » en faveur de la Mosquée, la police israélienne a renforcé ses effectifs à Al Qods occupée en proie aux violences depuis des mois et à un nouvel accès de fièvre la semaine passée à cause des intrusions à ce lieu saint de l'Islam par des soldats israéliens qui protégeaient des fidèles juifs célébrant le nouvel an hébraïque. L'accès à la Mosquée a été interdit pour les hommes âgés de moins de 40 ans. Ainsi, seuls quelques milliers de fidèles (10.000 selon la police israélienne, 8.000 selon la fondation qui administre l'esplanade au lieu des 25 ou 35.000 un vendredi ordinaire) ont étét enregistrés. La Cisjordanie occupée était aussi sous tension hier. Des manifestants sont sortis dans les rues après l'accomplissement de la prière du vendredi pour exprimer leur soutien aux personnes mobilisées volontairement pour défendre le lieu. « Nous sommes tous des mourabitine », scandaient-ils. « Al-Aqsa est à nous, le Saint-Sépulcre est à nous », a affirmé le président Mahmoud Abbas mercredi dernier à Ramallah, « ils n'ont pas le droit de les souiller de leurs pieds sales, nous ne le leur permettrons pas, et nous ferons tout ce qui est possible pour protéger Al Qods ». Le lendemain, il a promis de jeter « une bombe » lors de son prochain discours devant l'Assemblée générale des Nations unies pour dénoncer les agissements de l'occupant israélien qui bloque le processus de paix. La situation qui pourrait devenir intenable les prochains jours, avec la célébration, mercredi prochain, de l'Aïd El Adha et la fête juive du Yom Kippour. Exprimant leur inquiétude, les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont appelé jeudi dernier au calme et au maintien du statu quo sur le parvis des Mosquées (Al-Aqsa, le dôme du Rocher ainsi que la petite mosquée du Bouraq). Ils ont appelé à « faire preuve de retenue et à s'abstenir d'actions ou de discours provocateurs et à maintenir le statu quo historique en paroles et en pratique ». Suite à cette déclaration unanime, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a assuré au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon que son administration était déterminée à faire appliquer « strictement » le statu quo sur l'esplanade. Cependant, il a auparavant « déclaré la guerre aux lanceurs de pierres et d'engins incendiaires ». Le porte-parole du ministère de la Justice, Moshé Cohen, a déclaré que le recours à des snipers contre les lanceurs de pierres à Al Qods était à l'examen. La Jordanie, qui surveille les sites sacrés musulmans et chrétiens dans la ville sainte d'Al Qods, estime que les nouvelles violences provoquées par Israël à Al-Aqsa violent l'accord de paix entre les deux parties, a rapporté l'agence de presse officielle jordanienne, citant le Premier ministre Abdullah Ensour.