Le chef de la diplomatie américaine, qui s'exprimait sur les règles dites du « statu quo », - qui régissent l'esplanade des Mosquées à al-Qods sous la responsabilité de la Jordanie -, a estimé qu'Israël « comprend l'importance du statu quo ». Lors d'une conférence de presse à Madrid avec son homologue espagnol, Jose Manuel Garcia Margallo, il a affirmé clairement : « Non, nous ne cherchons pas une quelconque nouvelle modification (des règles du statu quo), nous ne cherchons pas à ce que des parties extérieures ou d'autres y viennent ». Il a aussi précisé que « je ne crois pas qu'Israël le veuille, je ne crois pas que le roi Abdallah et la Jordanie le veuillent ». Ces déclarations confortent la position du ministre israélien du Tourisme, Yariv Levine, évoquant « le soutien des Américains pour bloquer » l'initiative française qui devrait être présentée, cette semaine, au Conseil de sécurité. Tout en appelant les deux camps à la « retenue », John Kerry a, par ailleurs, réclamé la fin des violences entre Israéliens et Palestiniens. « Nous voulons que le calme soit rétabli et nous voulons que cesse la violence », a martelé le secrétaire d'Etat américain confirmant aussi l'annonce faite, dimanche dernier à Paris, à propos de la « finalisation » d'une rencontre prévue cette semaine avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en Allemagne, puis d'une entrevue avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, au Proche-Orient, une région qu'il n'a plus visitée depuis juillet 2014 après l'échec de sa médiation pour un processus de paix. Mais la tension est montée d'un cran entre Paris, coupable de l'initiative en faveur d'une présence internationale à El Qods, et Tel Aviv convoquant, hier, l'ambassadeur de France, Patrick Maisonnave. Par ailleurs, Israël a commencé à ériger un mur de béton entre un quartier palestinien et un quartier juif d'al-Qods-Est. Les autorités israéliennes affirment que ce mur - de 300 mètres de long - sera temporaire, amovible et uniquement destiné à parer les jets de pierres et d'engins incendiaires sur les juifs dans un secteur tendu. Mais il a immédiatement suscité les comparaisons avec l'imposante barrière de séparation dont l'occupant a entrepris la construction pendant la deuxième Intifada (2000-2005) pour se protéger des attaques venues de la Cisjordanie occupée. Devenu l'un des symboles le plus honni de l'occupation israélienne, ce « mur » a été condamné et jugé contraire au droit international par la Cour internationale de justice. Al-Qods-Est, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur Etat, la Cisjordanie, Ghaza et même des territoires palestiniens occupés en 1948 sont en proie, depuis le 1er octobre, à une escalade qui fait craindre un nouveau soulèvement de grande ampleur. Une « Intifada de couteaux » hante Tel Aviv en état d'alerte maximale.