La wilaya de Batna figure parmi les wilayas de l'Est où le taux d'homicides volontaires est le plus élevé, selon un rapport de la Gendarmerie nationale. Même si la criminalité à l'Est du pays est « stable », selon le directeur de la sécurité publique de la GN, le général Djamel Zeghida, « les chiffres restent alarmants notamment en matière d'homicides volontaires ». Selon un bilan du 5e commandement régional de la GN de Constantine, regroupant 15 wilayas de l'Est, les enquêteurs ont enregistré, durant cette année, 17.415 affaires criminelles, dont près de 13.000 délits ayant conduit à l'arrestation de 21.883 individus. Les atteintes aux personnes et biens ont enregistré une hausse de 0,59% par rapport à la même période de l'année 2014, soit plus de 10.000 affaires en 9 mois. Le rapport révèle la hausse des homicides dans une proportion de plus de 5%. 125 cas dont 25 ont été causés par des armes à feu et 61 par des armes blanches ont été enregistrés. Les enquêteurs ont résolu 97 affaires. « La majorité des crimes ont été commis suite à un conflit ou une bagarre à cause d'une dette, d'atteinte à l'honneur ou lors d'un vol », a-t-on précisé. La wilaya de Batna a enregistré le plus grand nombre de meurtres avec une moyenne de 11 à 24 cas dont quatre homicides perpétrés en deux semaines. La recrudescence des homicides volontaires est manifeste dans cette ville des Aurès secouée par huit meurtres en un mois. Elle est suivie de Bejaïa avec une moyenne de 6 à 10 cas durant la même période. Des chiffres inquiétants d'assassinat ont été également enregistrés dans les wilayas d'Oum El Bouaghi, Sétif suivies de Constantine et Guelma. Par ailleurs, il a été enregistré 5.771 affaires liées aux atteintes contre les personnes, ayant conduit à l'arrestation de 7.120 individus dont 885 ont été écroués. Par rapport à la même période de l'année écoulée, une hausse de 4,79% et de 12,72% a été relevée en matière d'affaires traitées et de personnes arrêtées. Cette forme de criminalité est majoritairement caractérisée par les coups et blessures volontaires (3.812 faits). En matière de crimes de sang, il a été enregistré 111 cas dont 97 ont été résolus. Les gendarmes de la police judiciaire ont traité 30.180 affaires dont 10.686 relevant de droit commun et 2.997 du crime organisé. Ces affaires ont conduit à l'arrestation de 29.765 personnes, dont 5.187 ont été écrouées. Action préventive Pour maîtriser la situation, un nouveau plan d'action a été mis en œuvre, sur directives du commandant de la GN, le général-major Nouba Menad, à l'issue d'une réunion avec son état-major à l'Est. Le dispositif consiste à mieux sécuriser les citoyens et les biens. Le directeur de la sécurité publique a assuré, dans un point de presse, que l'action de la GN est préventive. Il a appelé les citoyens à contribuer davantage à leur propre sécurité. A une question sur les récents cas d'enlèvements de mineurs, le général Zeghida a précisé que les investigations de la GN ont fait ressortir l'implication et la complicité de proches de ces enfants. Il a affirmé, en outre, que la GN multiplie les patrouilles à proximité des établissements scolaires afin de déjouer toute tentative de kidnapping mais aussi mettre en échec des tentatives de commercialisation de psychotropes ou de drogue. « La vente de cigarettes à proximité des écoles est intolérable. Les individus étrangers sont soumis aussitôt à l'identification », a-t-il ajouté. A une question relative à la violence urbaine dans les nouvelles cités, le DSP a expliqué qu'il s'agit de « guerre » entre des groupes qui veulent imposer leur diktat dans le quartier. « La GN a renforcé sa présence dans ces cités. Un travail de proximité et de sensibilisation a été mis en œuvre en coordination avec les sages et les comités de quartier. La situation est maîtrisée », a-t-il assuré.