« Tokyo Sexwale va être candidat à l'élection à la présidence de la Fifa » du 26 février, a affirmé, samedi dernier, un assistant du riche homme d'affaires sud-africain de 62 ans, sans préciser si cette candidature avait officiellement été déposée au siège de la Fifa, à Zurich, avec les cinq signatures de fédérations nécessaires. Tokyo Sexwale, qui a bâti sa fortune dans le secteur des mines et des télécommunications, est le 5e candidat officiel après le Français Michel Platini, le président de l'UEFA, actuellement suspendu 90 jours par la Fifa, le Prince Ali de Jordanie, le Français Jérôme Champagne, ancien secrétaire général adjoint de la Fifa, et David Nakhid, ancien capitaine de la sélection de Trinité-et-Tobago. Le prince Ali, demi frère du roi de Jordanie, était le seul candidat en course contre Blatter en mai, et il avait au passage empêché son élection au premier tour. Soutien de Beckenbauer S'il était élu, Tokyo Sexwale serait le premier Africain à diriger la Fifa en 111 ans d'existence. Une telle ascension serait plus qu'étonnante pour un homme qui n'a jamais occupé de poste dans l'exécutif de l'instance dirigeante du football mondial. Il connaît cependant bien la Fifa, puisqu'il dirige depuis 2015 le comité de surveillance de l'instance pour Israël et la Palestine, et siège au comité des médias de la Fédération. L'annonce de la candidature de M. Sexwale est intervenue après que dans la journée la Fédération sud-africaine a apporté son soutien unanime à la candidature de l'homme d'affaires. « La SAFA a unanimement apporté son soutien à la candidature de Tokyo Sexwale », a déclaré la Fédération sud-africaine dans un communiqué un peu plus tôt samedi. M. Sexwale avait notamment reçu le soutien de Franz Beckenbauer, président d'honneur du Bayern Munich et vainqueur de la Coupe du monde avec l'Allemagne en 1974. « A un moment se présentera l'opportunité d'élire un président venu de l'extérieur, du monde économique et politique », avait déclaré début octobre « Kaizer » Franz, ancien membre du comité exécutif de la Fifa mais toujours très influent. Longtemps donné sans rival, Platini est actuellement interdit de campagne, sa candidature étant de facto gelée tant que sa suspension ne sera pas levée ou n'aura pas expirée, le 5 janvier. En attendant Salman L'ancien meneur de jeu des Bleus et de la Juventus Turin a été suspendu à titre conservatoire le 8 octobre par la commission d'éthique de la Fifa pour un versement controversé de 1,8 million d'euros reçu de la part de Joseph Blatter, le président démissionnaire de la Fifa, en février 2011. M. Blatter, qui a remis son mandat en jeu le 2 juin, quatre jours après sa réélection à un 5e mandat de président de la Fifa, en plein scandale de corruption révélé par des enquêtes judiciaires en Suisse et aux Etats-Unis, a lui aussi été suspendu 90 jours pour ce même versement ainsi que pour un contrat controversé signé en 2005 avec Jack Warner, le président de la Fédération caribéenne de football, par lequel il lui aurait vendu à un prix très inférieur à celui du marché les droits de retransmission télévisée des Mondiaux 2010 et 2014. La date limite pour le dépôt des candidatures à la présidence de la Fifa est fixée à aujourd'hui à minuit. Après Tokyo Sexwale, un dernier candidat est encore attendu, avec le patron du football asiatique, le cheikh bahreini Salman ben Ibrahim al Khalifa, vice-président de la Fifa. Salman pourrait peut-être récupérer le soutien de l'Europe, à la recherche d'un plan B en cas d'empêchement définitif de Platini. Mais le Bahreini traîne aussi ses boulets : il fait l'objet de vives critiques de la part d'organisations de défense des droits de l'homme pour son rôle dans la répression du soulèvement démocratique de 2011.