La conférence sur la coopération sud-sud dans le domaine de la protection sociale, organisée par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, en partenariat avec le Bureau international du travail (BIT) a été ouverte, hier, à l'hôtel Hilton d'Alger. Mohamed Khiati, secrétaire général du ministère du Travail, a mis en exergue le système de la protection sociale dans notre pays. Selon lui, cette rencontre « constitue une opportunité pour promouvoir la coopération entre les pays du sud dans le domaine de la protection sociale et un cadre approprié pour une confrontation fructueuse des différentes expériences ». La protection sociale, dira-t-il, est un droit constitutionnel. Selon lui, le système de santé algérien assure une large couverture tant en termes de risques que de catégories de population couvertes car, en plus des travailleurs salariés (affiliés à la Cnas) et non salariés (affiliés à la Casnos) qui jouissent d'une protection sociale large en raison de leurs contributions, d'autres catégories sociales en bénéficient notamment en matière d'assurance maladie sans contribution de leur part. Ce sont les personnes âgées sans ressources, les handicapés, les malades chroniques, des étudiants... dont les contributions sont prises en charge par l'Etat. Même les personnes exerçant dans l'informel bénéficient de l'accès aux soins où la gratuité est en vigueur. Surmonter l'exclusion sociale Pour le SG du ministère, la coopération sud-sud constitue une thématique d'actualité compte tenu du contexte mondial caractérisé par le ralentissement de la croissance économique, la persistance de la crise dans les pays développés et son corollaire la diminution de leurs contributions au développement des pays du sud. Dans ce contexte, il « est urgent de réaliser rapidement, tant au niveau national et local, des progrès en matière de protection sociale à l'effet d'amortir l'impact de la crise actuelle sur les populations vulnérables et de leur permettre de mieux surmonter l'exclusion sociale et la pauvreté », a-t-il déclaré. Le directeur du bureau de l'OIT à Alger pour les pays du Maghreb, Mohamed Ali Deyahi a, pour sa part, mis en évidence l'importance stratégique de la protection sociale « en raison de son intérêt, dira-t-il, pour les acteurs socioéconomiques et son utilité pour la population ». Et d'ajouter : « c'est un outil de politique essentiel pour atténuer la pauvreté et les inégalités et stimuler la croissance inclusive en améliorant la santé et les capacités des personnes vulnérables afin qu'elles contribuent de manière effective à l'augmentation de la productivité et au développement de l'économie nationale ». Il précisera que lors de la 89e session de la conférence internationale du travail organisée en juin 2001, un large consensus s'est dégagé et qui demeure toujours d'actualité concernant la priorité devant être donnée aux politiques et aux initiatives tendant à étendre la sécurité à ceux qui ne sont pas couverts et l'importance de la sécurité sociale non seulement dans la protection de la collectivité mais aussi dans son soutien au développement économique. Aussi, le vieillissement de la population peut avoir des incidences sur les régimes de retraite et la solution du problème passe par des mesures visant à accroître le taux d'emploi. Des études menées par l'OIT et notamment le rapport sur la protection sociale dans le monde pour la période 2004 -20015 fournit, selon le directeur du bureau de l'OIT à Alger, « un tableau sombre de l'état des lieux avec plus de 70% de la population mondiale sans aucune forme de couverture sociale ».