Animée par le wali délégué de Zéralda, Kamel Beldjoud, la table ronde a permis de mettre en exergue que l'alliance des moyens de communication, de stockage de données (big data) et des outils de cartographie et de modélisation « ouvre un formidable espace d'innovation et des plus-values potentielles dans la gestion des collectivités locales » et des besoins des citoyens. Le président de la séance a brossé, au cours d'une allocution, un tableau sur les réformes administratives en Algérie, menées dans le cadre de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) et la modernisation de l'administration algérienne. Plusieurs exemples ont été cités par ce responsable, notamment la numérisation de l'état civil pour établir un fichier national numérique de l'état civil, la rectification des erreurs dans l'état civil, la facilité d'obtention du passeport biométrique et la mise en place d'un système de gestion électronique des archives. « Tout ceci, a-t-il dit, a été concrétisé pour libérer les citoyens algériens des tracasseries administratives », ajoutant qu'en plus de facilités dans les domaines de la justice et de la santé, l'administration algérienne compte lancer « très prochainement », après la finalisation, au début de l'année 2016, de la carte d'identité nationale biométrique, un numéro d'identification nationale pour chaque Algérien. Il a indiqué, dans ce contexte, que l'Algérie a consacré un budget « très conséquent » pour passer à une « étape supérieure », celle du développement « global », fondé sur le savoir, la connaissance et l'épanouissement de la recherche scientifique. Beldjoud a saisi cette occasion pour présenter le projet de la nouvelle ville de Sidi-Abdallah qui fait partie, a-t-il fait remarquer, de la première couronne favorisant l'innovation dans le domaine technologique, architectural et environnemental. C'est une ville, a-t-il dit, qui est dédiée aux technologies, à l'information, la communication, la formation et la recherche. Pour sa part, le directeur scientifique de l'Ecole des ingénieurs de la ville de Paris (EIVP), Youssef Diab, a affirmé que, dans la gestion des collectivités locales, les énergies renouvelables et les réseaux intelligents « vont faire basculer » l'énergie vers la décentralisation pour une gestion « efficace et meilleure ». Pour lui, les collectivités locales vont jouer un rôle « majeur » dans cette évolution qui donnera naissance au « territoire d'innovation numérique », au service du citoyen et des entreprises pour un « meilleur service public ». Il a mis l'accent sur l'interopérabilité des collectivités en matière de flux de données, un « facteur fondamental » dans le passage aux réseaux intelligents dans la gestion de la collectivité et des besoins des citoyens, de façon interactive, pour, a-t-il expliqué, gérer une crise par exemple. Par souci d'harmonie dans la gestion des données, il faudra, dans ce sens, des standards communs pour « tirer le maximum de valeur » des données et d'anticiper sur les besoins de la ville et de ses habitants. Le président des Villes-Internet et professeur à l'université de Toulouse-Le Mirail, Emmanuel Eveno, a indiqué, dans son intervention, que le monde se dirige vers un « village global » où les réseaux intelligents seront de moins en moins contrôlés par les Etats, mais par les citoyens et les collectivités, affirmant que les acteurs de la modernisation restent les collectivités locales, avec de la bonne gouvernance et le partage.