Photos : Fouad S. Une commission législative du Conseil de la nation composée de six sénateurs a été déléguée à Constantine pour faire un rapport détaillé de la situation de l'Etat civil. Ainsi, les deux premiers jours ont été consacrés pour des inspections dans les services de l'Etat civil, le traitement des passeports au niveau de la daïra de Constantine, du siège de la wilaya et de la marie de Sidi Rached. Dans les nouveaux locaux de la daïra, les membres de la commission ont pu rencontrer les responsables et noter ainsi toutes les remarques et les insuffisances constatées sur place. Ainsi ils ont été surpris de constater que sur les 21 personnes qui travaillent dans le traitement des dossiers des passeports, toutes sont des stagiaires dépendant de l'agence nationale de l'emploi (ANEM). «Nous allons noter tout cela et présenter un rapport détaillé au ministère de l'Intérieur. Le ministère doit faire les bons choix, ces stagiaires ne doivent être recrutées qu'après avoir été formées et acquis de l'expérience», indique un sénateur. Actuellement, la daïra de Constantine traite entre 120 et 130 dossiers de passeports par jour, idem pour les dossiers des cartes nationales. Et malgré l'édification de nouveaux locaux, le service reste tout de même à l'étroit du fait de la forte demande qui caractérise ce centre. Autre décor et surtout autres problèmes : la mairie de Sidi Rached au centre ville de Constantine, l'une des plus importantes du pays vu le nombre des personnes qui sont inscrites dans le registre de l'Etat civil. Les guichets qui intéressaient la commission étaient bien évidement ceux où les citoyens déposent ou retirent l'acte de naissance S 12. Là, c'est une véritable pagaille. Une centaine de personnes, les visages fatigués, et à bout de nerf patientent. Certaines d'entre-elles attendent depuis deux mois leur document. N'empêche, M. Bousbaa, chargé du service de l'Etat civil, a tout simplement expliqué que dans beaucoup de cas ce sont les citoyens eux-mêmes qui rendent la tâche difficile. «Nous traitons quotidiennement 600 dossiers. Depuis le lancement en 2010 du 12 S nous avons livré environs 29 000 documents. Nos agents commencent à s'habituer à l'intensité du travail mais malgré cela je dirai que le citoyen ne nous aide pas vraiment. D'abord, il y a ceux qui déposent la demande et ne reviennent pas, actuellement nous avons 18000 actes qui n'ont pas été récupérés. Et puis, en dépit des informations que nous donnons aux gens sur les pièces à fournir, beaucoup de dossiers sont hélas incomplets et c'est pour cette raison que l'opération prend autant de temps». «Ce calvaire vécu par les citoyens a été sérieusement étudié par les autorités locales, et après plusieurs propositions, une solution a été trouvée, nous a assuré le SG de la wilaya. Celle-ci consiste à décentraliser la mairie Sidi Rached en généralisant le traitement des dossiers dans neuf secteurs urbains de la commune. Actuellement l'opération a touché quatre secteurs, les autres suivront les prochains jours, avec d'abord la disponibilité des actes de naissances simples puis dans les mois à venir sera traité le fameux 12 S, nous dit-on.