La réciprocité pour le droit d'installation de cabinets d'avocats en Algérie et en France est en train de se mettre en place. Alger comme Paris se disent favorables pour internationaliser ce secteur. C'est ce qui ressort de la rencontre « Campus 2015 » organisée, hier, à Alger, par les avocats du barreau d'Alger en collaboration avec leurs homologues de Paris. Un avocat ou un cabinet français peut, selon le bâtonnier d'Alger, Abdelmadjid Sellini, s'installer et exercer en Algérie mais sous conditions. « Aucun avocat français ne peut exercer en Algérie sans être agréé par un des ordres des barreaux algériens », a-t-il précisé, vant d'ajouter que « la législation algérienne n'interdit pas au cabinet ou avocat algérien de signer une convention de partenariat avec un cabinet ou un avocat étranger ». Dans ce contexte, l'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, a souligné que « des deux côtés, des cabinets s'installent. C'est une fertilisation réciproque et mutuellement profitable pour les deux pays ». « C'est pour renforcer notre coopération. J'encourage le maximum de partenariats dans ce domaine », a-t-il soutenu. Sont-ils en Algérie pour défendre les intérêts des entreprises françaises ? L'ambassadeur a observé que, d'une manière générale, un avocat est là pour la défense des intérêts de ses clients. « Nous sommes dans une économie mondialisée et nous sommes-là pour travailler dans l'intérêt des justiciables », a-t-il insisté. Et d'ajouter que dans le domaine de la justice, « les relations bilatérales fonctionnent très bien ». Il s'agit, a-t-il relevé, de les porter plus haut à travers des échanges de connaissances et de technicité, mettant l'accent sur la formation. Me Cyrille Niedzielski a indiqué que le barreau de Paris est le plus ouvert à l'internationalisation, espérant que les avocats algériens puissent trouver une place dans le paysage parisien. Pour Me Sellini, il est impératif de « s'ouvrir sur le monde et s'initier sur l'expérience française ». L'Algérie, qui aspire à diversifier son économie et à attirer les investissements étrangers, doit bâtir, selon lui, un corps d'avocats spécialisé dans le monde des affaires. « L'orientation actuelle de l'économie va vers les droits des affaires, le montage de partenariats et la création de sociétés, autant de spécialités que plusieurs avocats algériens ne maîtrisent pas », a-t-il fait observer. Et de conseiller à ses pairs de s'initier à ce créneau surtout que 80% de l'activité mondiale est axée sur le monde des affaires. Me Niedzielski a souligné que « le message que Compus 2015 veut véhiculer, c'est que l'Algérie est intéressée par les investisseurs internationaux et les avocats, qu'ils soient algériens, français ou même américains, sont là pour les assister ». Pour le bâtonnier de Paris, « cette coopération permettra d'accompagner l'investissement étranger en Afrique ».