Photo : Mahdi I. Après l'avoir confirmé au ministre du Commerce, le PDG du groupe Cevital, Issad Rebrab, a tenu à informer « en toute transparence » les citoyens que l'entreprise n'a procédé à aucune augmentation ni du prix du sucre ni celui de l'huile, au niveau de l'usine ou de ses magasins Uno. Lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège de son administration, le PDG a fait savoir que les tarifs n'ont pas été touchés malgré la « hausse continue des prix des matières premières agricoles sur le marché international ». Il justifie cela par le fait que Cevital a « anticipé sur ses achats du sucre et d'huile sur le marché mondial », précisant toutefois que « Cevital vend aujourd'hui ces deux produits à un prix inférieur à celui pratiqué sur le marché mondial ». Rejetant toute responsabilité quant à la flambée des prix constatée ces derniers jours sur le marché national, M. Rebrab a indiqué que« nous sommes étonnés des prix pratiqués au niveau du commerce de gros et de détail ». Citant le sucre, à titre d'exemple, il s'étonne que le prix du kilo a grimpé à 120 DA au niveau des commerces alors qu'à l'usine il est proposé à 82 DA/TTC et vendu dans les supermarchés Uno à 89 DA. Le bidon d'huile de 5 litres est cédé dans les commerces à 750 DA alors qu'il est proposé par Cevital à 630 DA, note-t-il. Selon lui, cette spéculation sur les prix est « injustifiable » d'autant plus que ces deux produits sont disponibles en quantités suffisantes sur le marché national. « Nous avons garanti au ministre du Commerce lors de la réunion avec les producteurs qu'il n'y a pas de pénurie de sucre et d'huile. Cevital a, à son niveau, de grands stocks tout comme les autres producteurs. Ce qui fait qu'il n'y a pas de problème de matière première », a expliqué le PDG soulignant que Cevital, avec sa capacité de raffinage de sucre de 2 millions de tonnes/an, couvre à 100% les besoins nationaux et a même importé 400 000 tonnes en 2010. Les fluctuations au niveau du marché international ne sont pas également la cause de la flambée puisque « l'Algérie a connu déjà des pics de prix. En 2008, en matière des huiles et 1980 concernant le sucre. Mais nous avons jamais connu un tel phénomène ». La tonne de sucre était proposée à 1200 dollars alors qu'aujourd'hui le sucre roux se situe entre 780 et 820 dollars la tonne et le sucre raffiné à 1000 dollars, précise le même orateur. Il fera savoir également que le ministre du commerce s'est engagé à trouver des solutions à même de stabiliser les prix des produits agroalimentaires de base de première nécessité au niveau du commerce de gros et de détail même quand il y a augmentation sur le marché international. M. Rebrab souligne la disponibilité de Cevital d'apporter sa contribution à cette démarche gouvernementale soulignant « que l'entreprise n'a pas pour vocation à spéculer sur les prix des produits ». De son point de vue, c'est au gouvernement de prendre les mesures nécessaires. D'ailleurs, il soutient qu'une fois « le stock épuisé, nous serons obligés de répercuter les prix par des tarifs de remplacement. Dans ce cadre, le ministre a rassuré que le renchérissement des prix à l'international va être amorti par une mesure gouvernementale. Nous ne savons pas s'il va agir sur la défiscalisation ou sur le taux de change ou sur les subventions ». La demande des industriels relative à la suppression de certaines taxes, notamment la TVA qui est de 17%, M. Rebrab a soutenu que « c'est au gouvernement de prendre les décisions qui s'imposent ». M. Rebrab a souligné qu'il est judicieux de considérer l'huile et le sucre et même le café en plus des fruits et légumes comme étant des produits de base et de large consommation au même titre que le lait, le pain et la farine. En somme, M. Rebrab en impute la responsabilité aux grossistes. Selon lui, la faiblesse de la marge bénéficiaire de l'ordre de 1% sur les produits de large consommation a poussé ces derniers à augmenter les prix de vente. « Ce qui est à noter c'est que Cevital a donné des instructions à ses distributeurs de ne travailler qu'avec les grossistes qui on un registre du commerce ». Répondant aux producteurs d'huile l'ayant accusé de « modifier les règles du jeu », M. Rebrab a souligné que ce sont eux qui ont augmenté les prix à 11 DA le litre.