Les pays exportateurs de gaz structurés dans le FPEG (Forum des pays exportateurs de gaz) se retrouveront, aujourd'hui, à Téhéran autour d'un ordre du jour qui a trait à la souveraineté des Etats membres sur toutes les ressources gazières. Ils débattront également des moyens de renforcer leur coopération et leur coordination aux fins de mieux défendre les intérêts du cartel sur les marchés internationaux. Ils sont au nombre de 12 pays à s'organiser ainsi dans cette entité. L'Algérie sera représentée par son Premier ministre, Abdelmalek Sellal, représentant du président Bouteflika. Il traitera des questions retenues à l'ordre du jour avec, entre autres, les présidents de la République islamique d'Iran, Hassan Rohani, de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, du Venezuela, Nicolas Maduro, de la Bolivie, Evo Morales, et du Nigeria, Muhammadu Buhari. Les douze pays membres du FPEG produisent 42% du gaz au monde, possèdent 70% des réserves mondiales, 40% des gazoducs. Ils contrôlent, en outre, 38% des exportations de cette ressource via des gazoducs et 85% du gaz liquéfié. Pour préparer le sommet d'aujourd'hui, troisième du genre, une réunion regroupant les ministres du secteur de l'Energie des pays concernés s'est ouverte, samedi dernier, en présence du ministre algérien de l'Energie, Salah Khebri. Elle a été consacrée principalement à l'adoption de l'ordre du jour. Le rendez-vous intervient dans un contexte mondial où il est de plus en plus question de miser sur les énergies non polluantes. Un sujet d'actualité à la veille de la tenue à Paris de la conférence des Nations unies (COP-21) qui réunira les grands de ce monde autour de la problématique des bouleversements climatiques. Conscients de l'importance du gaz en tant que ressource énergétique propre pouvant contribuer significativement à la réduction des émissions de gaz carbonique, les participants à la réunion ministérielle se sont proposés de transmettre un message au sommet de l'ONU sur les changements climatiques, prévu à la fin de ce mois dans la capitale française. Cet enjeu donne de l'épaisseur au sommet de Téhéran. Les membres du Forum vont devoir, à juste titre, procéder à l'évaluation du marché du gaz avant d'entrevoir des perspectives de développement pour cette énergie. L'on évoque la nécessité de s'entendre sur une feuille de route pour conférer au marché une plus grande transparence. Et le besoin sous-jacent, pour ce faire, de coopérer plus étroitement avec pour ambition de gagner en homogénéité et donc d'avoir la capacité d'influer sur le cours des événements. La présence des chefs d'Etat et de gouvernement des pays du Forum est un indice de l'importance accordée au dossier. Il est d'autant nécessaire de se concerter pour les pays producteurs que le marché est en concurrence avec l'émergence de nouvelles ressources énergétiques dont le solaire, rendue accrue par l'abondance de l'offre. D'où le souci commun des membres du Forum de veiller à défendre leur position dans une compétition internationale encline à la volatilité. On comprend mieux la justesse de leur attachement aux contrats de long terme de gaz naturel dans le financement des projets d'infrastructures en amont et en aval de la chaîne de l'industrie gazière. Mettant en avant le caractère sécurisant d'un tel dispositif qui garantit la sécurité de la demande et de l'offre. Préserve ainsi les intérêts des clients et des fournisseurs.