L'Algérie a besoin d'une grande mécanisation de son agriculture et de nouvelles techniques pour le développement de son élevage, domaine où les Allemands ont une grande expérience, autant d'actions utiles pour l'Algérie, afin de lui permettre de diversifier son économie et de relever le défi de la sécurité alimentaire. C'est ce qu'a déclaré, hier, en substance, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la pêche, Kamel Chadi à l'ouverture du forum algéro-allemand pour la coopération dans le domaine de l'agriculture. Le représentant du ministère de l'Agriculture a, par ailleurs, cité entre autre priorités fixées par le gouvernement, le développement de la filière lait, l'intensification de la production céréalière et ce pour diversifier son économie, réaliser une autosuffisance alimentaire, couvrir les besoins des populations et diminuer la facture d'importation. Le forum, qui a réuni des investisseurs allemands et des producteurs algériens dans plusieurs filières agricoles, s'est déroulé en présence de la ministre allemande de l'Alimentation et de l'Agriculture, Maria Flachsbarth. Pour Kamel Chadi, la coopération bilatérale avec ce qu'elle implique comme « investissements et acquisition de savoir-faire scientifique et technique » constitue le « cadre idoine dans lequel peuvent s'exprimer pleinement nos ambitions et nos efforts de développement. » Il a exprimé la disponibilité de l'Algérie à encourager les investissements étrangers, « pour peu qu'ils soient avantageux pour l'ensemble des partenaires ». En somme, les Algériens souhaitent que les experts Allemands, connus pour leur savoir-faire, leur apportent leur concours pour la modernisation des techniques dans divers domaines. Le chef de cabinet du ministère de l'Agriculture, Rafik Moualek, a rappelé aux partenaires allemands quelques indicateurs nécessaires pour mieux connaître les potentialités de l'agriculture algérienne, ses défis... « L'Algérie couvre, précise-t-il, 70% de sa demande interne par sa propre production même si elle reste dépendante encore de l'importation de beaucoup de produits essentiels comme le lait et les céréales ». Elle importe, en effet, pour « 13 milliards de dollars de produits agricoles dont 9 milliards pour les biens alimentaires ». Mme Maria Flachsbarth : « Sonder les possibilités réelles d'investissement » La ministre allemande a, de son côté, retracé le niveau des échanges entre les deux pays (5,2 milliards d'euros avec 294 millions consacrés au volet agricole). Elle a rappelé que la commission mixte algéro-allemande a inscrit en première ligne l'agriculture comme secteur stratégique à développer avec l'Algérie, et ce au regard de son poids dans le PIB (10%) ainsi que de son rythme de croissance annuelle (11%) ces cinq dernières années. Mme Flachsbarth a indiqué que les Allemands peuvent développer le potentiel local, « augmenter la productivité du secteur algérien, participer à sa mécanisation, développer une génétique animale et végétale adaptée à son climat, contribuer à une utilisation rationnelle des fertilisants. » L'émissaire allemand qui a lié le développement de l'agriculture à la stabilité des populations a également noté que « la rareté des ressources », la sécheresse est une préoccupation globale. La ministre a souhaité que le forum ne se limite pas seulement à des échanges de contacts mais devra plutôt « sonder les possibilités réelles d'investissement » entre les deux pays.