Reçu dimanche dernier par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ainsi que par Ramtane Lamamra et Abdelkader Messahel, respectivement ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Ross s'attellera à poursuivre les efforts onusiens pour le règlement du conflit sahraoui en « réanimant » les négociations entre les deux parties au conflit. Le diplomate onusien présentera, à l'issue de sa visite, un rapport au Conseil de sécurité de l'ONU. Une étape qui sera suivie par une probable tournée du secrétaire général de l'ONU dans la région. Un périple au cours duquel Ban Ki-moon tentera d'obtenir un engagement de la part du Maroc et du Front Polisario à entamer les négociations sans conditions préalables. Pour le moment, le processus de règlement du conflit est dans l'impasse, d'autant plus que le déplacement de Ross n'a pas été bien apprécié du côté marocain. Les autorités d'occupation ont d'emblée exprimé leur refus d'une visite de l'émissaire onusien dans les territoires sahraouis occupés. A noter, qu'à l'issue de l'audience que lui avait accordée, dimanche dernier, le chef de l'Etat, à la veille de la visite de Ross dans la région, le président sahraoui a indiqué que le président Bouteflika lui a réitéré le soutien « indéfectible et inconditionnel de l'Algérie en faveur de la cause sahraouie juste », conformément aux résolutions de l'ONU et au droit international. Abdelaziz a indiqué à cet égard que le président Bouteflika a réaffirmé « la détermination de l'Algérie à poursuivre le renforcement des relations avec la République arabe sahraouie démocratique en tant que pays frère et voisin ». Et d'ajouter que « le président Bouteflika a été le premier chef d'Etat arabe et algérien à se rendre dans les camps des réfugiés sahraouis pour leur réaffirmer le soutien de l'Algérie ». Pour sa part, Mohamed Sidati, ministre sahraoui délégué pour l'Europe, a affirmé, hier, à Bruxelles, que la nouvelle tournée de l'envoyé spécial de l'ONU est « une réaffirmation de l'engagement des Nations unies » à parvenir à une solution pacifique. Tout en rappelant que la question du Sahara occidental relevait du processus de décolonisation, Sidati a affirmé que la reconduction de Ross à la tête de la mission de l'ONU pour le Sahara occidental constitue « un camouflet » pour le Maroc. Ainsi, après le désaveu essuyé de la part de Martin Nesirky, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, estimant que Christopher Ross était « en droit de se rendre dans les territoires sahraouis à tout moment, dans la mesure où il agit dans le cadre des décisions et recommandations du Conseil de sécurité », le royaume chérifien n'a désormais plus intérêt à tourner le dos à la communauté internationale, unanime à consacrer le droit du peuple sahraoui à son autodétermination.