Les participants à cette session sont unanimes à plaider pour une solution politique à la crise libyenne. Comme ils ont mis en avant la nécessité et l'urgence de mettre en place un gouvernement d'union nationale. Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a indiqué que les pays voisins de la Libye ont, lors de la rencontre tenue à N'djamena le 5 juin 2015, attiré l'attention sur les conséquences de la poursuite des affrontements sur la stabilité, la paix et la sécurité non seulement en Libye mais aussi dans les pays de la région. « Nous avons appelé toutes les parties libyennes à privilégier le dialogue, la concertation et une solution politique pour mettre un terme aux souffrances infligées au peuple libyen », a souligne Messahel. Messahel a soutenu que la formation d'un gouvernement d'union nationale chargé de gérer la transition, de poser les jalons des futures institutions et de faire face aux défis politiques, sécuritaires et de lutter contre le terrorisme est la démarche la plus appropriée pour mettre fin à cette crise. Il a indiqué que le statu quo accroît les menaces et périls sur l'ensemble de la région et encourage l'extension de groupes terroristes, notamment Daech et ses connexions avec le crime organisé. Il a soutenu que l'Algérie a appuyé et continuera à le faire le processus de paix initié par les Nations unies. « Il revient aux Libyens, ajoute Messahel, de faire preuve de sagesse et de volonté pour transcender leurs différends, de dépasser leurs dissensions et de privilégier l'intérêt suprême du peuple libyen par la signature de l'accord politique et l'avènement d'un gouvernement d'union nationale et de large consensus capable de s'atteler à la mission de construction de l'Etat libyen et d'éloigner ainsi les périls et les menaces de division et de partition qui guettent la Libye. Car en l'absence de solution, la situation risque de se dégrader davantage, ce qui profitera essentiellement aux sectes de la mort, au terrorisme, au crime organisé et aux trafics en tous genres », prévient Messahel. Et de souligner qu'il n'y a pas d'autres solutions en dehors de la solution politique. Autrement, « la Libye va au-devant de graves dangers qui la guettent », a mis en garde Messahel. Messahel n'a pas omis de souligner que la responsabilité incombe principalement aux Libyens de sortir de cet enlisement et de s'engager résolument sur la voie de la paix, de la stabilité et du développement. Pour lui, une fois le gouvernement d'union nationale mis en place, il doit bénéficier de soutiens et d'assistance de la communauté internationale qui doit impérativement l'accompagner dans sa tâche de construction de l'Etat libyen, de rétablissement de la confiance entre toutes les composantes de la société libyenne et d'amélioration des conditions de vie de la population. La Responsabilité des Nations Unies Messahel a affirmé que l'Algérie ne ménagera pas ses efforts pour soutenir, dans la limite de ses moyens, les nouvelles institutions. Comme elle continuera à appuyer les efforts du représentant spécial de l'ONU, organisation à laquelle incombe la responsabilité de la paix et de la sécurité internationales, pour l'avènement d'une nouvelle Libye, apaisée, se consacrant essentiellement au développement et à la paix. Pour lui, les Libyens sont plus que jamais interpellés par la gravité de la situation concernant l'absence d'institutions en mesure de faire face aux menaces et périls et la nécessité et l'urgence d'une solution pacifique à ce conflit fratricide. Messahel a indiqué que « nous sommes convaincus que les Libyens sauront répondre aux appels de la communauté internationale et surtout aux attentes et aux aspirations du peuple libyen dans sa quête en faveur de la paix, de la stabilité et de la sécurité. » Pour sa part, Martin Kobler a insisté sur la nécessité de mettre en place une coopération régionale efficace. Il a fait savoir que sa visite en Libye lui a permis de découvrir un pays « fatigué » par la violence. Toutefois, il a souligné que les Libyens sont « déterminés » à surmonter leurs différends. Il a affirmé que la stabilité en Libye repose sur trois leviers : la paix, la sécurité et la prospérité. Pour lui, il faut mettre toutes les chances du côté du gouvernement d'union nationale, une fois installé, qui aura besoin d'assistance pour qu'il puisse répondre aux attentes du peuple libyen mais aussi à lutter efficacement contre le terrorisme et toute forme de criminalité.