Le président de l'Association, «SOS Hépatites», Hamid Bouallag a fustigé «le retard accusé dans le lancement du plan national de lutte contre cette maladie silencieuse». Il a regretté ainsi «la non-application des engagements et promesses faites par le ministère de la Santé lors de la journée parlementaire du 4 juin 2009». «1,5 million d'Algériens sont atteints d'hépatites B et C alors que la lutte connaît des insuffisances notamment, sur le plan de la prévention», a regretté hier M. Boulallag lors de la journée nationale de l'hépatite organisée à Alger. A cet égard, il a plaidé pour une meilleure prise en charge de cette maladie grave. Comme il a demandé un peu plus de coordination au sein du ministère de la Santé afin d'assurer une meilleure disponibilité de médicaments nécessaires au traitement sachant «que 700 malades restent sur la liste d'attente des pour recevoir un traitement». Dans cet ordre, il affirme que «des réactifs indispensables pour les examens sont en souffrance dans le port depuis trois mois alors que leur date de validation est de six mois». Cette rencontre a été également une occasion pour les professeurs Saadi Berkane (CHU de Bologhine) et Nabil Debzi (CHU Mustapha-Pacha) d'aborder plusieurs questions liées notamment à la prévention, le traitement, la prise en charge des malades et le diagnostic. «Pour soigner un malade, il faut la combinaison de trois médicaments mais actuellement l'un d'eux, le Tenofir, est indisponible. Ce déficit remet en cause tout le traitement», a indiqué le Pr Debzi. Le conseiller scientifique de «SOS Hépatites», le Dr Benjedid a, lui, déploré le manque de centres de traitement et des centres de biologie moléculaire pour mieux suivre le malade et procéder au dépistage. «Il faut cinq centres de biologie moléculaire pour mieux couvrir le territoire et un centre thérapeutique pour mieux réguler cette action», soutient-il. Il a aussi plaidé pour un dépistage et un certificat prénuptial clair. «Des communes demandent la sérologie de l'hépatite B et C alors que d'autres se contentent d'un simple groupage ». Il a déploré l'absence de dépistage chez la femme enceinte et d'études épidémiologiques relatives à cette maladie. «Nous sommes le seul pays qui n'exige pas des femmes enceintes des examens de sérologie», observe-t-il. Aussi, le Pr Saadi Berkane a demandé l'instauration «obligatoire de l'analyse sérologique chez la future maman». Pour autant, tout n'est pas noir. Pour M. Benjedid l'introduction du vaccin contre l'hépatite dans le programme vaccinal algérien depuis le 1er janvier 2003 est un point positif. «Ceci a permis de stabiliser la prévalence qui est de 0,90 % pour l'hépatite B et 0,40 % pour l'hépatite C». Des chiffres qui, selon le Pr Berkane, doivent être confirmés par une évaluation officielle de la vaccination contre l'hépatite depuis son lancement précisant que la prise en charge d'un patient atteint de cette maladie coûte deux millions de dinars.