La révision de la Constitution, l'actualité politique et les soubresauts qu'elle connaît ainsi que la loi de finances pour 2016 sont les principaux thèmes abordés par le président de l'Assemblée populaire nationale, Larbi Ould-Khelifa, dans un entretien accordé à l'APS. Il présentera la révision de la Constitution qui revalorisera le rôle de l'opposition, comme le couronnement des réformes politiques initiées depuis 2011 par le président Bouteflika. Celui-ci est le seul à même de décider de l'opportunité de ladite révision, rappelle-t-il. Le président de l'APN s'inscrit en faux contre les parties qui remettent en cause la légitimité des institutions, en allusion aux formations politiques qui réclament une élection présidentielle anticipée. Allant jusqu'à douter de la bonne foi de certaines figures de l'opposition pas seulement en ce qui concerne les institutions mais aussi quand elles noircissent le tableau en développant un discours alarmiste sur la conjoncture et les perspectives économiques. Parlant du chef de l'Etat, il dira qu'il a été élu à la majorité et l'on ne saurait remettre en cause sa légitimité. « C'est le Président qui dirige le pays et il jouit de toutes ses capacités », a-t-il indiqué. Ould-Khelifa a laissé entendre, chemin faisant, que l'Algérie mérite autre chose que la virulence du langage qui émaille ces derniers temps le propos politique. Non sans regretter les incidents enregistrés lors de la plénière consacrée à l'adoption du projet de loi de finances pour 2016. Pour lui, le jeu démocratique n'a été pas respecté ce jour-là dans l'hémicycle puisque la minorité a tenté d'empêcher la majorité de s'exprimer. « L'opposition n'a pas le droit d'empêcher les autres d'émettre leur avis ou de voter. Il y a une majorité et une minorité dans tous les parlements. Empêcher le vote de cette loi est une mesure illégale et non-démocratique », dans cet intermède. L'interviewé conseille aux adversaires de la LF 2016 de patienter jusqu'au renouvellement de la composante du parlement (élections législatives de 2017, ndlr) pour rectifier ce qu'ils pensent être des erreurs. Et non à saisir le président de la République ou le Conseil constitutionnel, comme ils l'envisagent, car ces deux institutions n'ont pas vocation à intervenir dans ce type de contexte ni à bloquer un tel texte. « L'opposition n'est pas en droit de s'adresser au président de la République qui a un gouvernement auquel il donne des directives. Quant au Conseil constitutionnel, ce dernier n'est pas habilité à trancher cette question, étant une instance constitutionnelle dont les prérogatives ne sont pas élargies aux griefs retenus contre le gouvernement dans ce volet », a-t-il précisé. Au demeurant, les articles les plus incriminés, le 66 et le 71, ne traitent pas du quotidien de la population mais plutôt des entreprises (cession des actions) et de la répartition sectorielle du budget de l'Etat. Des dispositions dictées par la conjoncture économique en tant que conséquence du rétrécissement des revenus pétroliers. Cette loi, qui attend d'être adoptée par le Conseil de la nation pour enfin être signée en Conseil des ministres et s'appliquer, a été conçue à la lumière de la nouvelle donne économique. Le président de l'APN récusant, comme le Premier ministre et le ministre des Finances, le terme d'austérité, a fait sienne la formulation de la rationalisation des dépenses publiques. En même temps qu'il est prévu de relancer l'industrie et l'agriculture en tant que secteurs à fort potentiel de création de richesse. Il rassurera également, de son côté, que la dimension sociale de l'Etat n'est pas en cause dans le projet puisqu'il n'y aura pas de baisse des salaires, ni d'augmentation de taxes sur les produits de large consommation.