Après Bejaïa, Oran, Alger, et tout récemment, Annaba, c'est autour de la ville des ponts suspendus de jouir de son propre évènement cinématographique, à savoir les Journées du film arabe primé qui se déroulent du 19 au 23 décembre, que le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a officiellement institutionnalisées, vendredi dernier, à la faveur d'une cérémonie inaugurale, au Théâtre régional de Constantine, devant un panel de cinéastes algériens et arabes, entre autres les Egyptiennes Boussi, Safia El Omari, Anouchka ou encore la Libanaise Madlène Matar... un beau monde qui n'a pas toutefois volé la vedette à l'inénarrable, Antar Hellal, le héros d'« Aïssa », que le public a gratifié d'une standing-ovation, digne d'une « star hollywoodienne ». Longtemps laissée en marge des grandes joutes cinématographiques, l'antique Cirta se tient, aujourd'hui, prête à reprendre sa place dans cet art pour qui elle a donné, comme l'a rappellé le ministre, le réalisateur Tahar Hannache, considéré comme pionnier du septième art algérien. Il tourne, en 1952, « Aux Portes du Sahara », le premier long métrage dans l'histoire du pays. Ces journées, placées sous le haut patronage du président de la République et l'égide du ministère de la Culture, offrent aux cinéphiles constantinois l'occasion d'apprécier, durant quatre jours, une pléiade de films arabes primés, cette année, dans des festivals internationaux. Débats et hommages Des projections seront suivies de débats auxquels s'ajoutent des rencontres, notamment celles portant sur la thématique retenue pour cette première édition « la tolérance et le partage ». Deux maîtres-mots sur lesquels le ministre semble porter toute la charge de l'évènement à l'aune d'un monde arabe livré à la violence. « Nous avons décidé d'honorer les films arabes récemment primés pour réaffirmer le droit des pays arabes à défendre leur culture et leur identité. Le cinéma est, pour ce faire, une arme redoutable pour faire pièce à tous ceux qui cherchent à détruire notre legs culturel », a soutenu Mihoubi, en réitérant la détermination des pays de la région à lutter par tous les moyens, le cinéma entre autres, contre la conjuration dont ils sont l'objet. Le ministre s'est, par ailleurs, réjoui qu'en peu d'années, l'Algérie compte plusieurs festivals totalement dédiés au cinéma. Outre les projections, plusieurs hommages sont prévus, notamment à deux grandes figures de la culture algérienne, la comédienne Chafia Boudraâ et le compositeur Noubli Fadel. Une soirée, animée par 15 artistes, algériens et arabes, au palais de la culture Mohamed-Laïd-Al-Khalifa, est également au menu.