Quinze ans après la fermeture de la dernière salle de cinéma à Constantine et vingt ans après la dernière manifestation cinématographique organisée au Vieux Rocher, la ville renoue avec les festivités du 7e art à l'occasion de la tenue des Journées du film arabe primé du 18 au 23 décembre en cours. Au moment où les cinéphiles attendaient avec impatience et depuis des années la réouverture (au moins) de la cinémathèque Ennasr de la rue du 19 juin, dont la réhabilitation a englouti des milliards, alors que les autres salles ont été complètement bradées et laissées à l'abandon, dans une ville qui a beaucoup donné à cet art, l'on se retrouve finalement avec cinq jours de projections, rien que pour faire un semblant d'activité à l'occasion de la manifestation culturelle de 2015. Lors d'une conférence de presse animée, hier, au palais de la culture El Khalifa, le commissaire du festival arabe du cinéma, Brahim Seddiki, a tenté de convaincre que ces journées sont une opportunité pour relancer l'activité cinématographique à Constantine. Mais comment le faire sans salles de cinéma ? Le conférencier notera que cette préoccupation est sérieusement prise en charge par le ministre de la Culture. Mais cela prendra encore du temps. Pour l'évènement qui fera l'actualité à partir de vendredi, il s'agit de la projection pour la première fois à Constantine de 11 films d'une dizaine de pays arabes, produits en 2014 et 2015, tous primés dans des festivals internationaux, dont les prestigieux festivals de Cannes et de Venise. Ces rencontres qui auront lieu à la salle du palais de la culture El Khalifa à raison de deux séances par jour (11h et 14h), seront suivies de débats en présence de réalisateurs et d'acteurs des films. La manifestation, dont l'ouverture aura lieu au théâtre régional de Constantine, en présence de plusieurs invités de marque, sera une occasion pour rendre hommage à la comédienne Chafia Boudraâ, fille de la ville de Constantine, mais aussi à toute l'équipe de la célèbre série télévisée Aassab oua awtar de Mohamed Hazourli. Une grande soirée animée par une pléiade d'artistes arabes sera dédiée au compositeur algérien Noubli Fadel.