Jeudi dernier, les chauffeurs de taxi ont signé une pétition pour exprimer leur refus de procéder à l'habillage de leur véhicules et ont menacé de recourir à la grève si cette exigence n'est pas retirée. D'aucuns avancent l'argument que l'autocollant endommagerait la tôle du véhicule. Pour le directeur des transports de la wilaya d'Alger, Rachid Ouazen, cette décision est le fruit d'un choix collégial entre la direction des transports, l'Union nationale des chauffeurs de taxi (Unact), la Fédération des chauffeurs de taxi affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) et le syndicat national des taxis (SNTT) affilié à l'UGTA. « L'autocollant, bien au contraire, protège la tôle », soutien Ouazen. Et de citer l'exemple des 1.200 taxis interwilayas repeints en jaune sans que personne émette la moindre protestation. Selon lui, le souci premier de la direction des transports de la wilaya d'Alger est de préserver l'intérêt du citoyen, de le sécuriser avec un véhicule identifié et de faire du taxi un transport attractif. « Avec un signe distinctif, personne ne peut s'infiltrer clandestinement et causer du tort à la profession », estime-t-il, affirmant que déjà, 250 taxis sont aux nouvelles couleurs. « Celui qui n'obtempère pas n'a qu'à restituer ses papiers », martèle-t-il. Ce faisant, il explique en détail les raisons qui poussent certains chauffeurs de taxi à refuser cette nouvelle norme. Il cite ceux qui font le cumul en étant employés dans des entreprises et en même temps chauffeur de taxi alors que la loi interdit ce genre de pratiques. Il cite aussi ceux qui achètent leurs véhicules par facilité avant de les revendre quelques jours après et ceux qui utilisent leur véhicule pour d'autres fins. Mais qui va prendre en charge l'habillement de 18.000 véhicules ? « Pour le moment, il n'a été recensé que douze afficheurs pour prendre en charge les 18.000 taxis », a indiqué Ouazen. « Il faudrait au moins une centaine pour assurer l'habillage de tous les véhicules », ajoute-t-il. Bien entendu un cahier des charges leur a été imposé dans lequel il est exigé le respect des couleurs avec un plafonnement qui ne dépasserait pas les 15.000 dinars par voiture et une garantie de 6 mois. Pour Abdelkader Bouaicha, représentant des protestataires, 99% des chauffeurs de taxi sont contre cette décision. Il estime que c'est à la direction des transports de prendre en charge financièrement l'habillage des taxis. Même son de cloche chez Mohamed Benzineb de la Fédération des chauffeurs de taxi affiliée à l'UGCAA. « Si c'est une loi, je suis d'accord, mais c'est une décision de la wilaya, je dis non », a-t-il fait savoir. Sur un autre registre, la direction des transports de la wilaya d'Alger compte réserver des couloirs aux taxis, transports en commun et aux véhicules prioritaires. Cette initiative est examinée par deux bureaux d'études algériens. Elle concernera en premier lieu les grands axes routiers et quelques rues dans le centre ville. « L'objectif est de faciliter le contrôle avec ces couleurs distinctives et donc faciliter la circulation », précise Ouazen. En outre, la direction des transports compte exiger, ultérieurement, des chauffeurs de taxi le port d'un uniforme.