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Qui se cache derrière Satoshi Nakamoto ?
Monnaie virtuelle ou bitcoin
Publié dans Horizons le 04 - 01 - 2016

Mais la monnaie tend à devenir un outil d'intermédiation incontournable, même si des gouvernements et banques traditionnelles tentent d'en freiner la progression. « C'est une monnaie numérique, d'où son nom, qui permet de transmettre par internet — et de façon anonyme — des pièces virtuelles impossibles à falsifier, directement d'un utilisateur à un autre, à la manière de l'argent liquide », explique le site www.01net.com qui consacre un long dossier de présentation dans lequel il précise que « contrairement aux devises traditionnelles, cette crypto-monnaie n'est ni frappée ni administrée par une banque centrale et un Etat. Elle a même été conçue avec l'objectif précis de se débarrasser d'organismes de contrôle ». Elle est produite par des algorithmes regroupés dans un gigantesque réseau en pair à pair, et fait appel à des technologies de chiffrement extrêmement complexes pour garantir la sécurité des transactions, rendant ainsi inutile toute tierce partie pour assurer le déroulement de l'échange. « Chaque pièce bitcoin est en réalité une suite de signatures numériques. Lorsqu'elle est transmise, une pièce contient la clé de chiffrement publique de son propriétaire. Et quand elle change de main, elle est signée par la clé privée de son ancien propriétaire, avant d'acquérir la clé publique de son nouveau possesseur », peut-on lire sur 01net.com qui ajoute que ces « algorithmes imaginés par ses développeurs gèrent toutes ces transactions ». Apparue en 2009, la monnaie virtuelle garde encore à ce jour le mystère de l'identité de son inventeur. Un certain « Satoshi Nakamoto, celui qui, en 2008, a posé les bases du bitcoin, par le biais d'un article scientifique aussi concis que complexe », note ce même site qui souligne que « Nakamoto a toujours cherché à rester anonyme : il communiquait par mails cryptés avec ceux qui ont collaboré à la mise en œuvre de bitcoin et a disparu des écrans peu après avoir lâché son monstre sur la Toile ». Les premières « révélations » sur la véritable identité de cet inventeur sortent en mars 2014, dans les colonnes de Newsweek qui croit savoir qu'il s'agirait, écrit 01net.com, d'un « Japonais naturalisé américain de 64 ans dont le prénom originel était bien Satoshi », avant de nuancer en affirmant que « l'enquête de Newsweek est très contestée. Dorian Nakamoto nie avoir conçu bitcoin et les internautes doutent que son profil corresponde à celui de l'expert en cryptographie qui a conçu un système aussi savant ».
Début décembre 2015, la presse est de nouveau gagnée par une forte tension sur de supposées nouvelles tendant à élucider le mystère de cette identité tant recherchée. La nouvelle a vite fait le tour des rédactions des médias spécialisés, durant la première semaine de décembre. « Le plus grand mystère de la tech résolu ? On aurait retrouvé l'inventeur de bitcoin », titrait le site français spécialisé www.01net.com, reprenant ainsi une information rapportée par le magazine américain Wired. « Le magazine Wired en est presque certain : le créateur de la monnaie numérique s'appelle Craig Steven Wright, il est australien et a 44 ans. Un homme suffisamment intelligent et fou pour avoir porté seul ce projet révolutionnaire », expliquait le site qui revient en détail sur cet homme d'affaires, « brillant informaticien, surdiplômé au profil LinkedIn qui donne le tournis, dont personne ou presque n'avait entendu parler avant que Wired ne publie aujourd'hui un article qui démontre, avec quasi-certitude, qu'il est le créateur de la célèbre monnaie numérique », ajoute-t-il. Prenant beaucoup de précautions, le journaliste avance que « Wired n'est pas certain à 100% d'avoir découvert le créateur de bitcoin », reconnaissant que « nombreux sont les médias qui, imaginant avoir découvert le génie anonyme, se sont cassé les dents ».
Malgré cela, il pense plausible la thèse avancée par Wired qui, écrit-il, « apporte un nombre d'indices et de documents que personne n'avait réuni avant lui, des éléments qui tendent à prouver que son journaliste Andy Greenberg et l'énigmatique Gwern Branwen ont bel et bien résolu l'un des plus grands mystères de la décennie geek ».
Craig Wright est allé de sa petite phrase pour donner du crédit à l'hypothèse en avançant dans une vidéo décryptée par des journalistes : « Cela fait longtemps que je travaille sur bitcoin, même si je reste discret ». L'enquête menée par les journalistes de Wired repose sur des documents fournis par un expert du monde de l'internet profond (darknet) qui dit les tenir de Craig. « Wired ne les publie pas, mais évoque d'abord un billet de blog publié par Wright en août 2008 trois mois avant l'introduction de bitcoin dans lequel il décrit un article scientifique sur les cryptomonnaies », explique 01net.com, ajoutant que le plus intéressant est qu'un « autre article du même blog, daté de novembre 2008, ne propose à ses lecteurs d'entrer en contact avec son auteur via une clé de chiffrement PGP liée à... Satoshi Nakamoto, qui a publié quelques jours plus tôt le fameux article qui initiera la révolution bitcoin ». Comme derrière preuve, les journalistes enquêteurs ont mis à jour une capture d'écran du blog de Craig, datée du 10 janvier 2009, dans laquelle il est mentionné : « La beta de bitcoin sera lancée demain.
C'est décentralisé. Nous ferons des essais jusqu'à ce que ça fonctionne ». Approché par des journalistes, Craig a laissé planer le doute par des réponses ambiguës et bizarres, avant de fermer son blog et de disparaître des écrans.
Une semaine à peine après ces « révélations », de nouvelles informations de presse viennent « démonter » l'hypothèse, et rappeler, comme le souligne le site zdet.fr, que « chercher qui a créé ou inventé le bitcoin s'avère encore plus ardu qu'espéré », ajoutant que « l'enquête connaît un nouveau rebondissement aujourd'hui avec le dernier auteur authentifié en date, l'Australien Craig Steven Wright, qui ne serait en fait pas l'inventeur qu'il prétend être ». Le site français rappelle pourtant que « Wired en mettait sa main à couper : l'Australien Craig Steven Wright devait être l'ingénieux inventeur du bitcoin, cette monnaie auto-régulée qui se propage via le web ». Le journaliste de zdnet.fr souligne ainsi que d'autres tentatives similaires avaient déjà échoué, à l'instar du magazine américain Forbes qui, un temps, avait misé sur « Hal Finney, premier utilisateur du bitcoin après son inventeur. Ce dernier avait nié ». Vient ensuite le tour de Gavin Andresen, Chief Scientist de la Fondation bitcoin, d'être désigné comme candidat supposé au poste d'inventeur du bitcoin. Il a également nié. Le site cite en fin un troisième postulant, « Dorian Nakamoto Aka Satoshi Nakamoto, un Japonais-Américain », présenté comme étant l'homme par qui le bitcoin serait arrivé, mais, précise zdnet.fr, « son avocat a nié toute paternité avec le bitcoin ». Pour contrecarrer l'hypothèse de Craig Wright, inventeur du bitcoin, zdnet.fr, cite deux détracteurs de cette théorie, dont « Emin Gun Sirer, professeur de l'université de Cornell aux Etats-Unis, correspondant épistolaire de Craig Steven Wright », qui aurait déclaré « convaincu que le chef d'entreprise australien n'est pas le créateur du bitcoin ». Le site s'appuie également sur le témoignage de Sarah Jeong, journaliste pour Motherboard, qui a minutieusement étudié le dossier présenté pour soutenir la paternité de Craig sur le bitcoin, avant de conclure que « le système de chiffrement utilisé pour enrober les messages exhumés de 2008 et 2009 serait postérieur aux écrits. D'où de forts soupçons de manipulation », souligne zdnet.fr.
Sur le terrain numérique, cela n'empêche par le bitcoin de gravir les échelons des marchés financiers pour s'offrir des valeurs en forte progression. « Bientôt un boom dans le bitcoin : leur valeur pourrait atteindre les 1.100 dollars l'unité en 2016 », titre le site du magazine économique français www.usine-digitale.fr qui s'appuie sur une analyse contenue dans un article publié en décembre 2015 par Business Insider pour noter que « la valeur du bitcoin, cette monnaie virtuelle entrée en circulation en 2009, a quasiment doublé ces trois derniers mois.
En novembre, il a franchi la barre des 500 dollars pour la première fois depuis août 2014. Cette hausse ne va pas s'arrêter de sitôt ». Un autre analyste, Daniel Masters, co-fondateur du Global Advisors Investment Fund, un fonds qui a investi plusieurs millions de dollars dans l'écosystème du bitcoin, confirme cette tendance en avançant que « la valeur de la monnaie numérique pourrait s'envoler en 2016. Elle pourrait même dépasser les 1.100 dollars », d'après usine-digitale.fr qui ajoute que « selon cet ancien spécialiste du trading de matières premières, qui a démarré sa carrière chez Shell, un bitcoin pourrait même valoir 4.400 dollars fin 2017 ». Le développement de l'usage de la monnaie virtuelle est une tendance logique, imposée par la logique de l'offre et de la demande, souligne le journaliste de ce site. Le mécanisme de création de la monnaie virtuelle repose donc sur une ingénierie collective qui incite les participants aux travaux de recherche des solutions mathématiques nécessaires à la production des bitcoins en allouant des récompenses sous forme de bictoins échangeables sur internet. Son mystérieux créateur a néanmoins mis en place un système de réduction pour éviter l'inflation ; il a en effet « décidé de réduire tous les quatre ans de moitié la récompense offerte au gagnant, pour limiter l'inflation de sa devise », rapporte ce même site ajoutant ainsi qu'à compter « de juillet 2016, et jusqu'en 2020, chaque ordinateur qui trouvera la solution au problème mathématique ne touchera que 12,5 bitcoins. En 2040 environ, le plafond maximal de 21 millions de bitcoins en circulation, décidé par Satoshi Nakamoto, aura été atteint ».
Alors que des gouvernements tentent d'y voir un peu plus clair dans ce monde de la monnaie virtuelle qui leur échappe et où ils soupçonnent des groupes terroristes de puiser de la ressource, un professeur d'économie de l'université de Californie à Los Angeles vient d'avancer l'idée de décerner le Prix Nobel de l'économie à Satoshi Nakamoto. « L'inventeur du bitcoin, la monnaie numérique circulant sur internet, vient d'être présélectionné pour le Prix Nobel d'économie 2016 », rapporte le site du quotidien français lemonde.fr qui précise que l'initiative « est soutenue par l'économiste américain Bhagwan Chowdhry, professeur à l'université de Californie à Los Angeles et membre du groupe de présélection des candidats à la récompense ».
Ce dernier a expliqué sur son blog les raisons de ce choix, selon lemonde.fr qui retient ce passage : « Le bitcoin, qui existe uniquement en tant qu'objet mathématique, a de nombreux avantages sur les monnaies physique et papier. Il est sûr, car il repose sur un code cryptographique quasiment inviolable. Il court-circuite les gouvernements, les banques centrales, les intermédiaires financiers tels que Visa, MasterCard, Paypal et les banques commerciales, éliminant ainsi les délais et les coûts des transactions ». La démarche de Chowdhry devrait néanmoins faire face à la problématique de l'identité inconnue du créateur ce qui laisse, explique-t-il, les membres du comité hésitants pour retenir cette candidature. Il leur a alors proposé la solution suivante : « Si le prix est décerné à Satoshi Nakamoto, le professeur le recevra en son nom, une pratique courante quand un lauréat ne peut pas se déplacer. La récompense financière pourra être changée en bitcoins et versée sur l'un des portefeuilles en ligne de Satoshi Nakamoto », selon le site lemonde.fr qui qui se demande s'il n'est pas possible d'imaginer que « flatté par l'honneur qui lui serait fait, il déciderait de venir chercher son Prix Nobel, révélant enfin son visage ».


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