Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a déclaré, samedi dernier, à Oran, que la culture n'est pas seulement l'affaire de l'Etat, tout en insistant sur l'encouragement de l'investissement privé dans le secteur. Dans un point de presse en marge de sa visite d'inspection des travaux du Musée des arts contemporains au centre-ville d'Oran, le ministre a indiqué qu'« il faut se démarquer de l'idée que la culture est du seul ressort de l'Etat et que le secteur privé n'a pas le droit de financer un film, un ouvrage ou une œuvre artistique », déclarant que ce secteur « est un capital national qui a sa part d'intérêt dans les affaires culturelles et qu'il faut encourager l'investissement dans la culture ». L'appel du ministre, qui a mis l'accent sur l'ouverture par l'Etat du secteur culturel aux investisseurs, a été accueilli favorablement par certains investisseurs privés intéressés par des projets dans le secteur culturel qui ont déposé des dossiers pour la réalisation de salles de cinéma, de studios et de laboratoires cinématographiques. « La situation économique que traverse l'Algérie impose une rationalisation des ressources financières, ce qui ne veut pas dire arrêter un projet culturel, mais soumettre plutôt chaque projet culturel artistique, de restauration ou social à une gestion financière rigoureuse », a-t-il expliqué. A ce sujet, Mihoubi a affirmé que l'Etat s'est engagé à prendre en charge de tels projets, sauf qu'ils seront soumis à une étude stricte concernant la qualité et le coût, tout en expliquant que la contribution de l'Etat sera claire en cherchant un soutien financier supplémentaire, soit à travers la publicité ou le parrainage par des sociétés et des hommes d'affaires. Des œuvres artistiques, dont les films sur Abdelhamid Ibn Badis et l'Emir Abdelkader, seront concrétisées après révision des enveloppes budgétaires qui leur ont été consacrées, a-t-il ajouté dans ce sens. S'agissant des festivals, le ministre a rappelé qu'il a parlé à maintes reprises d'évaluation de ceux qui se tiennent depuis plus de 10 ans, soulignant que la gestion financière, l'organisation et l'impact de nombreux festivals et activités culturelles locales, nationales et internationales ont été passés en revue et décortiqués, faisant également remarquer que des festivals ayant le même contenu portent sur des appellations différentes. Mihoubi a insisté, au passage, sur la révision de la fiche culturelle des festivals et leur réduction au tiers ou à moitié, dans le but de concevoir la qualité, annonçant un accompagnement de ces festivals pour un meilleur impact culturel, sans renoncer à ceux ayant prouvé leur réussite. Ainsi, les directions de la culture ont la latitude, en fonction des moyens, de maintenir des festivals, soit de la chanson, du livre ou du théâtre, a-t-il ajouté. « Nous sommes pour la liberté d'initiative dans ce domaine où le soutien sera pour les festivals les plus professionnels », a-t-il ajouté. Une liste des festivals concevant un équilibre dans divers domaines culturels (cinéma, chanson, théâtre, arts plastiques, littérature et autres) sera publiée prochainement, a-t-il annoncé. « Nous n'avons pas besoin de retenir des festivals qui se reproduisent de la même manière chaque année sans évoluer », a-t-il indiqué.