La nouvelle réglementation annoncée récemment par le ministre du Commerce concernant l'organisation du marché de gros des fruits et légumes a été bien accueillie par la Fédération algérienne des consommateurs (FAC). « C'est une bonne chose dans la mesure où elle permettra d'en finir avec l'informel car actuellement, il y a une grande anarchie dans les circuits de distribution », a indiqué, hier, le président de la FAC, Hariz Zaki. « Nous avons toujours soulevé le problème des intermédiaires non seulement dans le commerce des fruits et légumes mais aussi dans les autres domaines d'activité, dont les viandes blanches et rouges, le ciment, les véhicules, les matériaux de construction. A chaque occasion, nous avons appelé à l'assainissement du marché et demandé aux pouvoirs publics de contrôler les circuits de distribution car ce sont surtout les intermédiaires non agréés qui sucent le sang des consommateurs », a-t-il noté, précisant que la grande partie de la marge bénéficiaire devrait revenir aux agriculteurs. « Aménager des espaces pour ceux qui peuvent vendre directement est une bonne chose », a-t-il souligné. S'agissant de l'obligation de la facturation pour les produits agricoles, Hariz estime que « cela est difficile, car il n'existe pas de traçabilité pour ces produits », puisque ceux vendus ne comportent aucun étiquetage ou estampillage permettant de connaître la date de fabrication, de péremption et l'origine du produit, à l'instar de ce qui se fait dans d'autres pays. Cela alors que l'Algérie avait hérité, selon lui, à l'indépendance, de bonnes pratiques commerciales. Dans les années 70, dira-t-il, il y avait des stations de lavage et de tri des fruits et légumes, du temps de l'Ofla (Office des fruits et légumes algérien), avant leur acheminement vers les marchés. « Depuis la ferme jusqu'au marché, tout était réglementé : on lavait le produit, coupait la tige de l'artichaut et du fenouil... Aujourd'hui, c'est l'anarchie totale », regrette-t-il. Et de rappeler que vendre des produits avec de la terre, en plus de l'arnaque, comporte également des risques d'infection car la terre contient des microbes. En outre, le consommateur perd 300 grammes dans un kilogramme de pomme de terre, alors que les résidus sont censés être enlevés avant la mise en vente du produit, selon Hariz.