Le directeur de l'Office national d'exploitation et de gestion des biens culturels, Abdelwahab Zekagh, et le directeur du Centre national de recherche en archéologie, Farid Ighilahriz, ont animé, hier, au forum d'El Moudjahid, une conférence de presse. Elle a porté sur les résultats préliminaires des fouilles effectuées à la place des Martyrs. D'emblée, Zekagh a affirmé « qu'avant 2009, personne ne soupçonnait de l'existence des trésors cachés dans une aire de 2500 m2 au niveau de la place des Martyrs ». L'opération de fouilles archéologiques a permis d'exhumer des pans entiers de l'histoire de la ville d'Alger. Cela contribuera à l'enrichissement et à l'approfondissement des connaissances sur l'histoire de la capitale, depuis le IIe siècle jusqu'à la période contemporaine. Des pièces de civilisations romaine, byzantine, berbère, phénicienne, ottomane ont été découvertes. Des comptoirs berbéro-puniques datant des IIe et IIIe siècles avant notre ère ont été également mis au jour. Une nécropole renfermant 64 sépultures de l'époque médiévale a été découverte sur les ruines d'un autre quartier. Dans son exposé, Farid Ighilahriz a expliqué « que les découvertes ont mis en lumière l'époque médiévale et ses constructions ». Les Béni Mezghena ont créé une ville sur des ruines. Il a souligné, « qu'Alger a prospéré grâce à son port et a connu son apogée entre les XVIe et XIXe siècles. Les différents aménagements et constructions ont été par contre organisés à partir d'une trame héritée de la période berbéro-islamique ». « Tous ces vestiges mis au jour représentant différentes séquences historiques stratifiées ont été conservés et seront restitués et valorisés en direction du grand public à travers la création d'un musée », a-t-il assuré. Deux ministères, celui de la Culture et des Transports, ont convenu d'ériger une station muséale. « Il s'agit de la troisième station à l'échelle mondiale après celles de Rome et Athènes », a-t-il fait remarquer. « Une fois la station de métro inaugurée, les citoyens pourront découvrir toutes les périodes et mieux connaître les civilisations », a expliqué l'intervenant. Dans le musée, il sera exposé des pans de l'histoire retraçant beit el mal (trésor), la mosquée Essayida, les nécropoles médiévales... « Les citoyens vont s'approprier la passé et découvrir leur histoire », a précisé Zekagh. Cette opération de fouilles a coûté plus de 700 millions de dinars provenant du Fonds national du patrimoine. Par ailleurs, le musée de la station générera des ressources et servira pour développer le tourisme. A quelques centaines de mètres, on peut visiter plusieurs musées (calligraphie, enluminure, maritime, arts traditionnels). Quant aux voûtes, elles seront dédiées aux arts et à la musique.