Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, représentant du chef de l'Etat, a présenté, jeudi dernier, le projet de loi portant révision de la Constitution devant les 60 membres de la commission conjointe des bureaux des deux chambres du Parlement. Outre le contenu des dispositions de cette loi, Sellal a évoqué le contexte, les motivations et les avancées que ce texte va apporter à l'Algérie. Il a aussi expliqué sa propre vision sur cette loi qui constitue un projet de société. Par anticipation, et avant même d'entamer le débat autour de cette loi, Abdelmalek Sellal a apporté une précision de taille sur l'article 51, exigeant la nationalité algérienne exclusive pour l'accès aux hautes responsabilités de l'Etat et aux fonctions politiques et qui a provoqué une polémique, au sein du Parlement, dans la classe politique et surtout chez la communauté algérienne établie à l'étranger. Abdelmalek Sellal a tenu à expliquer que « cette Constitution n'exclut pas les Algériens vivant à l'étranger » et qu'il est « tout à fait normal de ne pas accepter de céder certains postes sensibles et stratégiques au sommet de l'Etat à des personnes qui ont la double nationalité ». Sellal a tenu à lever toute « ambiguïté » et « confusion » provoquées par les mauvaises lecture et interprétation de l'article. Il a rassuré qu'un « avant-projet de loi est en cours de préparation pour fixer les postes auxquels ces membres peuvent postuler ». Compte tenu de son importance, ce projet de loi va être présenté « très prochainement » à l'assemblée. Pendant près de deux heures, les membres de la commission conjointe ont débattu de toutes les dispositions du projet de la loi fondamentale. « Les parlementaires ont évoqué toutes les dispositions et ont montré un grand intérêt pour la Constitution dont les dispositions se complètent pour créer une continuité », ont indiqué les membres de cette commission. L'intervention de Sellal n'a pas empêché les parlementaires de revenir sur l'article 51. « Les députés ont évoqué cette disposition et exprimé leurs craintes quant à son application.Mais les explications du Premier ministre ont été rassurantes. Les parlementaires sont maintenant convaincu ». Les parlementaires ont également mis en exergue l'article limitant le mandat présidentiel à deux. « Une disposition qui a été saluée à l'unanimité », a précisé un député. Après cette séance de débat et réponses, les membres de la commission conjointe ont procédé à l'élaboration du rapport qui va être lu le jour de la plénière consacrée au vote. Ce travail qui a duré tard dans la nuit du jeudi a permis de « faire un résumé des dispositions de la loi, de l'intervention de Abdelmalek Sellal et des parlementaires ». Hier, les membres de la commission se sont réunis, en fin d'après-midi, pour apporter les dernières retouches à ce rapport avant de procéder à son impression. Les parlementaires sont invités à se présenter, demain, pour assister à la plénière. Après la lecture du rapport de la commission, ce sont les chefs des groupes parlementaires qui interviendront autour de ce projet avant la séance de vote. A noter qu'une bonne partie des partis de l'opposition qui siègent à l'Assemblée à savoir le FFS, l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) ont opté pour le boycott du vote de cette loi.