Photo : Makine F. Le présent plan quinquennal a alloué une enveloppe financière qui avoisine les 40 milliards de dinars pour la prise en charge des villes menacées par les inondations. C'est ce qu'a déclaré, hier, Hacene Aït Amara, directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement au ministère des Ressources en eau, lors de son passage sur les ondes de la radio nationale. M. Aït Amara a affirmé que la protection des villes contre les inondations grâce à la réalisation et la confortation des digues est une priorité du département de Sellal. Dans ce cadre, il a fait savoir que la ville du Mzab a bénéficié de trois digues, dont deux sont d'ores et déjà réceptionnées, alors que la réception de la troisième est prévue dans trois mois. «Avec les trois digues, la vallée du Mzab est complètement sécurisée, et ce, quelle que soit l'ampleur de la crue», a-t-il affirmé. L'invité de la radio a précisé, dans la foulée, que les villes situées aux piémonts des montagnes ou traversées par les oueds bénéficieront des mêmes réalisations. «Pas moins de 20 milliards de dinars sont débloqués pour les projets en cours», a-t-il dit, mettant l'accent sur la nécessité de stabiliser les berges et de réaliser des barrages pour prévenir les risques. Concernant la protection de la capitale, l'invité de la rédaction a indiqué qu'après les inondations dévastatrices ayant affecté Bab El-Oued, le schéma directeur d'assainissement et de protection de la ville d'Alger contre les inondations a été revu. «Nous sommes en train d'achever la construction du collecteur de oued Mkessel qui fait 4 mètres de diamètre sur un linéaire de 5 kilomètres pour récupérer toutes les eaux pluviales venant des bassins versants à l'amont du Oued», a-t-il dit. En outre, la même voix a soutenu qu'à l'approche des premières pluies, les autorités compétentes donnent des instructions et des orientations à toutes les directions de l'hydraulique pour nettoyer et dégager régulièrement les avaloirs afin d'éviter les débordements des collecteurs. 40 NOUVELLES STATIONS D'EPURATION SERONT REALISEES Autre problématique abordée : la construction sur les lits des oueds qui constitue une agression du domaine public hydraulique. Sur ce point précis, il a estimé que lorsqu'on parle des inondations, celles touchant les villes sont les plus dangereuses en raison de l'occupation du domaine public. «Quand un lit d'oued est occupé ou n'écoule pas d'une manière naturelle, le phénomène d'inondation s'aggrave», a-t-il précisé, rappelant que la loi interdit toute sorte de construction sur les lits et les berges des oueds. La police des eaux, a-t-il dit, sillonne le territoire national et fait des constats. La justice est saisie à chaque fois qu'il y a un dépassement. Et de préciser : le rôle répressif n'est pas une prérogative de la police des eaux, mais elle est là pour détecter des anomalies d'agression du domaine public. «Des procès-verbaux se font au quotidien», s'est-il contenté de dire. A la question de savoir si le ministère qu'il représente coordonne ses actions avec d'autres départements, M. Aït Amara a affirmé que ce dernier travaille en collaboration avec les ministères de l'Habitat, de l'Environnement et de l'Agriculture. Sur un autre plan, il a insisté sur l'importance du recyclage des eaux usées, utilisables dans le secteur agricole. Dans ce cadre, il a révélé qu'à moyen terme, il est prévu l'irrigation par les eaux épurées d'une superficie de 40.000 hectares. Celle-ci sera doublée à long terme. Elle atteindra 80 000 hectares. Actuellement, la superficie irriguée par ces eaux ne dépasse pas 4.000 ha. «C'est une opportunité pour le secteur agricole pour réutiliser cette ressource dans l'irrigation», a-t-il estimé, en rappelant l'existence d'un comité mixte représenté par les ministères concernés chargé de mettre cette eau non conventionnelle à la disposition de l'agriculture. Selon le même responsable, un milliard de m3 d'eaux usées sont rejetées chaque année à l'échelle nationale. La capacité d'épuration, quant à elle, avoisine les 900 millions de m3/an à travers 100 stations. Quelque 40 nouvelles stations d'épuration sont prévues pour épurer la totalité des eaux rejetées.