La commission permanente de délivrance de la carte du journaliste professionnel sera installée en mai prochain, a annoncé, hier, à Aïn Defla, le ministre de la Communication, Hamid Grine. Grine, qui animait un point de presse en marge du lancement d'une campagne de sensibilisation sur les accidents de la route, a indiqué que « la commission permanente remplacera l'actuelle instance provisoire dans le souci d'une plus grande professionnalisation du secteur ». « La professionnalisation de la presse exige certes l'installation du conseil de l'éthique et de la déontologie, mais l'installation de la commission permanente de délivrance de la carte professionnelle doit passer avant », a-t-il soutenu. Le ministre a, en outre, affirmé que l'installation de la commission nationale de régulation de la presse écrite « ne constitue pas une urgence », estimant que la priorité a trait à l'« éthique, à la déontologie et au professionnalisme de la presse ». « Il est clair qu'un jour ou l'autre, cette commission de régulation de la presse écrite sera élue et constituée, mais je raisonne en termes d'urgence et d'exécution des objectifs que nous nous sommes tracés à la tête desquels vient la professionnalisation de la presse », a-t-il observé. Evoquant la formation des journalistes, Grine a noté que davantage d'efforts doivent être déployés dans ce domaine, relevant que « la réticence de certains journaux à consacrer 2% de leur masse salariale à la formation freine toute volonté d'amélioration de ce volet ». « Par ailleurs, 90% des journalistes de certains titres de la presse écrite sont sous-payés et n'ont pas de couverture sociale », a-t-il déploré, n'hésitant pas à parler de « néo-esclavagisme » de la part de certains éditeurs. Evoquant la « crise financière » que traverseraient certains titres, il a invité les responsables de ces publications à « ne pas compter uniquement sur l'argent de l'Anep, mais à réfléchir à d'autres moyens de financement ». « J'ai évoqué l'importance de la formation et le professionnalisme avec la vingtaine de responsables de publication de certains titres que j'ai reçus, ces derniers temps, mais eux préfèrent focaliser leurs propos sur la publicité », a-t-il regretté.