Mohamed Lahcène Zeghidi, professeur à l'Université d'Alger et historien, a mis en évidence, hier, lors d'une conférence intitulée « mars, mois des chouhada », organisée par le forum d'El Moudjahid, les chefs de la révolution ayant sacrifié leur vie pour l'Algérie. Ils sont dix héros et leaders de la révolution à être tombés au champ d'honneur pendant le mois de mars. Les uns ont combattu l'ennemi avec les armes, les autres avec leurs plumes. Ils moururent tous le même mois : Mostefa Ben Boulaïd, le 22 mars 1956, Larbi Ben M'hidi, le 3 mars 1957, Ali Mellah, le 31 mars 1957, Si El Haouès et Amirouche, le 29 mars 1959, et le colonel Lotfi, le 27 mars 1960. Et c'est pour cette raison que mars a été baptisé mois des chouhada. Les commandants militaires Ferradj, Ben Batouche, Adda Ben Adda et Mokrani sont également morts au mois de mars. Ali Boumendjel, avocat, Mouloud Feraoun et Rédha Houhou, écrivains, faisaient partie de l'élite intellectuelle qui luttait pour la libération du pays avec leurs écrits. « La véritable stèle qu'il faudra ériger aujourd'hui en leur mémoire, c'est l'éducation des générations actuelles et futures sur les valeurs et les principes que prônaient ces valeureux combattants », a indiqué l'historien. Le mois de mars incarne, selon lui, l'unité nationale dans toute sa portée, géographique, populaire et identitaire. Ces héros sont issus de différentes régions du pays et n'ont pas combattu dans leur région natale, ils avaient l'unité nationale dans le cœur. Larbi Ben M'hidi a présidé la première rencontre nationale du groupe des 22 qui représentait le centre, l'est, l'ouest et le sud du pays qui s'est soldée par la décision du déclenchement de la guerre de Libération nationale. « Ben M'hidi était responsable de la Wilaya V, comme il a présidé le congrès de la Soummam », a indiqué l'historien. Ali Mellah, natif de Tizi Ouzou (Draâ El Mizan), a été le premier responsable de la Wilaya VII où il est tombé au champ d'honneur. « Du 1er novembre et jusqu'à sa mort, il n'avait vu so épouse et ses enfants qu'une seule fois », a rappelé Zeghidi. Le mois de mars symbolise la lutte dans sa dimension militaire et intellectuelle, a fait savoir l'historien. Rédha Houhou a défendu la nationalité algérienne, Mouloud Feraoun la liberté et sa valeur avec leurs écrits. Tous ces héros de la révolution ont lutté pour la dignité, la souveraineté et la liberté de l'Algérie et de son peuple en payant le lourd tribut. Leur vie. Ce sacrifice a eu pour finalité l'autodétermination du peuple algérien et l'indépendance après les accords d'Evian le 18 mars 1962 et le cessez-le-feu le 19 mars avec la proclamation de l'indépendance.