En effet, si le 19 mars est désormais, consacré, depuis 1990, « Journée de la Victoire » par l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), les anciens de l'ALN souhaitent que mars soit consacré officiellement « mois du sacrifice », à l'image de l'appel de l'ancien ministre, ex-responsable de l'ALN, l'historien Abdelhafidh Amokrane. Parmi ceux qui sont tombés au champ d'honneur, des figures historiques, des hommes de premier plan, des responsables de wilaya qui ont joué un grand rôle dans la conduite de la Révolution de Novembre. Au risque d'en oublier, nous citerons Larbi Ben Mhidi, Mustapha Benboulaïd, les colonels Lotfi, Amirouche, Si El Haoues, Ali Mellah, les commandants Farradj, Si Lakhdar, le Dr Ali Boumendjel, l'écrivain Mouloud Mammeri, Réda Houhou, etc. La sœur de Larbi Ben Mhidi, Drifa a adressé un message aux jeunes scouts qui ont assisté à la conférence en tant que « première ligne de la résistance contre le colonialisme », « une école pour les responsables de la révolution », dit-elle. D'autres témoignages de Ammar Mellah, fils du colonel Ali Mellah, ou encore de Mohamed Ghafir, dit Moh Clichy de la Fédération de France sur les chahid de l'émigration, de M. Belkacem Fantazi sur le chahid Abdellali Benbatouche,... Selon l'historien, le Dr Lahcène Zeghidi, qui a fait une longue rétrospective, de 1902 à 1962 sur les hauts faits d'armes de la résistance du peuple algérien contre l'occupation française, on dénombre « 31 événements de grande importance qui ont influé sur le cours de l'histoire dont 18 répertoriés de novembre 1954 à juillet 1962 ». Il cite, selon la chronologie des événements, ceux qui ont eu lieu en mars, la mise en place des tribunaux spéciaux, le 29 mars 1902 pour la répression de la résistance du peuple algérien, la création du PPA, le 11 mars 1937, héritier de l'Etoile Nord-Africaine alors qu'en parallèle, l'administration décide, le 8 mars 1938, la suppression des écoles privées, créées par l'organisation des ulémas. Plus encore, le 7 mars 1944, la France décide, pour contrecarrer l'éveil et la conscience nationale, l'octroi de la citoyenneté française à certaines catégories d'Algériens. En réponse à cette tentative d'assimilation, le 14 mars 1944, le mouvement national décide de créer un « front » pour défendre la personnalité nationale, précise le Dr Zeghidi. Enfin, parmi d'autres événements plus récents, car ils préparent en quelque sorte le déclenchement de Novembre 1954, l'historien n'omet pas de citer le procès des responsables de l'Organisation spéciale (OS) qui a eu lieu à Oran, le 6 mars 1951, la création du Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action (CRUA), le 23 mars 1954. Autre charge symbolique importante à ne pas oublier, mars marque l'indépendance du Maroc (21 mars 1955) et de la Tunisie (20 mars 1956), deux pays voisins qui vont constituer « une base arrière pour l'ALN pour l'organisation et le ravitaillement des maquis de la Révolution », ajoute M. Zeghidi dans sa conférence.