Tension - «Nous ne sommes toujours pas totalement satisfaits du résultat des négociations qui ont été plutôt difficiles. Nous attendons de voir le nouveau projet de texte». C'est ce qu'a souligné l'ambassadeur de Russie à l'ONU, Vitali Tchourkine, quelques heures avant la rencontre que doivent tenir aujourd'hui samedi les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU à New York et qui doivent voter un projet de résolution autorisant le déploiement d'observateurs en Syrie pour surveiller le cessez-le-feu. Il a cependant exprimé l'espoir que le Conseil «continue dans son rôle positif de soutien à (Kofi) Annan», le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie. Selon des diplomates, les négociations hier au Conseil ont tourné au bras de fer entre Russes et Occidentaux. «Il y a des progrès mais l'issue est incertaine», a indiqué un diplomate du Conseil. «Les Russes pinaillent sur beaucoup de points et le vote russe demeure une incertitude». «Il n'y a pas encore d'accord, c'est très dur mais il y aura un vote demain dans tous les cas», a déclaré l'ambassadeur français Gérard Araud. L'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice a précisé de son coté que les négociations avaient abouti à «une version révisée» d'un projet de résolution présenté par la France, les Etats-Unis, le Royaume Uni et l'Allemagne notamment. L'objectif est d'adopter une résolution autorisant le déploiement dans les prochains jours d'une équipe avancée d'une trentaine d'observateurs, en prélude à une mission complète. Celle-ci devrait compter 250 hommes mais ne pourra être déployée que dans plusieurs semaines. Les Occidentaux veulent donner à la nouvelle mission les moyens de faire son travail, et exigeaient donc dans leur projet de texte toute une série de garanties de la part de Damas sur la sécurité des observateurs, leur liberté de mouvement ou la confidentialité de leurs communications. Ils réclamaient aussi du gouvernement syrien qu'il respecte sa promesse de retirer ses forces des villes syriennes rebelles, conformément au plan de paix de Kofi Annan. La Russie souhaitait pour sa part une résolution courte pour «envoyer quelques hommes sur le terrain», selon Vitali Tchourkine, et refusait de mettre la pression sur son allié syrien en lui fixant trop de conditions. Selon un diplomate participant aux négociations, la Russie a «marchandé sur chaque phrase» du projet occidental, avant de présenter son propre texte, beaucoup moins contraignant pour Damas. Pour M. Tchourkine, «il fallait aller à l'essentiel, de manière pragmatique et spécifique, c'est-à-dire placer sur le terrain une équipe avancée d'observateurs». Il s'est plaint de ce que les Occidentaux avaient des «idées fixes» qu'ils voulaient absolument inclure dans la résolution.