La situation sociopolitique actuelle au pays a été au centre des débats de l'émission «rendez-vous de jeudi» diffusée, ce jeudi, sur les ondes de la radio nationale chaîne II. En l'absence du représentant du FLN, des députés du PT et du MSP, invités, se sont attardés sur le sujet mettant en relief, dans leurs interventions, la situation prévalant actuellement en Tunisie. «On ne peut pas parler de notre pays sans voir ce qui se déroule chez notre voisin de Tunisie», indique d'emblée M. Mansour du PT. Celui-ci revient au début des événements de Tunisie pour dire que «l'action du jeune Bouazizi qui s'est immolé, est un acte de désespoir dont il faut tirer des enseignement». Comparant le processus économique des deux pays, l'orateur constate une revendication commune : la nécessité de rouvrir les entreprises fermées. Le même avis est affiché par le représentant du MSP, M. Adel qui plaide, lui, l'urgence de se mettre à l'écoute des préoccupations de la jeunesse. Ainsi, rappelant les directives des autorités, il dira que «les walis, les P/APC et le reste des élus doivent se rapprocher davantage du citoyen. Un wali ne perd rien s'il reçoit un jeune diplômé chômeur. Il faut que la communication soit permanente. C'est exactement le même problème en Tunisie : le jeune Bouazizi ne s'est immolé qu'après avoir frappé à toutes les portes ». L'orateur enchaîne que « nous sommes tous des diplmés et avons tous connu le chomage. Tout le monde sait que le piston, la corruption et autres fléaux qui gangrènent la société sont là. Il faut en parler pour trouver les remèdes qu'il faut. Ça ne doit pas rester un tabou. Il suffit de comprendre le jeunesse ; ce qu'elle revendique n'est pas impossible ». Citant à son tour le cas de Tunisie, il soutient que le changement de personnes ne suffit pas pour concrétiser l'alternative espérée, mais « il est question du changement des réflexes », dit-il. Au sujet du parlement, le PT réitère sa position qui est la dissolution de l'APN puisque à ses yeux, « l'Assemblée se trouve dans l'impasse et elle ne peut donner plus ce qu'elle fait actuellement. Sur les 16 amendements que nous avons proposés, seuls 2 sont passés en dépit de leur importance pour l'économie nationale. Je cite comme exemple l'importation des médicaments et d'autres produits à large consommation comme le huile. Il y a des lobbies qui monopolisent ces produits et l'Etat doit intervenir. Tout ce qui est importé doit être contrôlé par l'Etat ». Le MSP ne partage pas la vision du PT sur le parlement préférant « laisser le mandat de l'APN arriver à son terme », indique M. Adel qui ajoute que « la stabilité du pays commence par la stabilité de ses institutions». La même divergence d'opinions est affichée par les invités à la question de l'état d'urgence. Pendant que le PT ne trouve pas de raison pour son maintien, en appelant à plus de liberté et de manifestations publiques, le MSP constate que l'état d'urgence, chez nous, ne constitue pas un blocage. «Mis à part Alger, les marches et les manifestations sont autorisées et la liberté d'expression est respectée. Cela ne nous empêche pas, toutefois, à militer pour la levée totale de l'état d'urgence», explique le représentant du Mouvement.