Une divergence de fond semble se dégager dans la vision politique des deux partis. Quelle importance revêt l'élection présidentielle pour le citoyen dans le contexte politique actuel du pays? C'est à cette question que se sont attelés à répondre, jeudi, Mme Ouardia Aït Mrar, députée FLN et Ramdane Youcef Taâzibt, vice-président de l'APN et chef du groupe parlementaire du PT, sur les ondes la Chaîne II de la Radio nationale. Invités à l'émission «le Forum du jeudi», les deux députés ont essayé, chacun selon la lecture de son parti, d'inscrire le prochain rendez-vous électoral dans le contexte politique, national et international actuel pour mettre en exergue son «importance particulière». Sur ce plan, une divergence de fond semble se dégager entre la vision politique du FLN et celle du PT. Pour Mme Aït Mrar: «On ne change pas une équipe qui gagne. Le FLN a été la première formation politique à avoir sollicité la participation du Président aux prochaines élections car nous considérons qu'il est l'homme de la situation. A ce titre, je rappelle que la politique de la réconciliation nationale a permis d'améliorer la situation sécuritaire.» De son côté, Ramdane Taâzibt a présenté une autre lecture politique: «On ne peut parler de bilan positif avant que celui-ci ne soit présenté aux Algériens. Par respect aux règles démocratiques et pour plus de transparence dans la gestion des affaires du pays, le Président doit présenter son bilan au peuple algérien, d'autant plus qu'il a été élu au suffrage direct.» Cette position a suscité une vive réaction de Mme Aït Mrar qui a rétorqué: «Ce n'est pas au président de faire du porte-à-porte pour présenter son bilan aux Algériens. Ce travail sera effectué par les partis de la coalition présidentielle.» Cela dit,le spectre de l'abstention continue de hanter les esprits. A ce sujet, parmi les scénarios catastrophes appréhendés, selon Taâzibt, deux thèses sont avancées: «La fragilisation du pays dans le sens où il serait amené à accepter les injonctions des puissances étrangères et son entrée dans une nouvelle phase de déstabilisation porteuse de dangers pour l'unité nationale». Et Mme Aït Mrar de poser le problème que d'aucuns estiment qu'il constitue la question de fond: «Comment éviter une abstention massive lors de la prochaine présidentielle?» Un autre obstacle: la Kabylie. D'après les observateurs, cette région pourrait connaître un taux d'abstention important, surtout que les deux partis qui y sont implantés, en l'occurrence le FFS et le RCD, ont décidé de ne pas participer aux prochaines élections. Cela pourrait avoir comme conséquence d'isoler cette région du reste du pays. A la lumière de tous les éléments énoncés par les deux invités du «Forum du jeudi», convaincre le citoyen d'aller voter ne semble pas une tâche facile. Décidément, les candidats ont du pain sur la planche.