Le parvis de la maison du peuple était noir de monde hier matin. L'UGTA organisait une cérémonie de recueillement à la mémoire de son ex-dirigeant, Abdelhak Benhamouda, assassiné sur les lieux mêmes le 28 janvier 1997. La où s'élève désormais un mémorial inauguré en février 2005 par le président de la République. M. Sidi Saïd, entouré de nombreux cadres syndicaux et de militants ont tenu à rendre hommage à cette figure qui, dira le SG de la centrale, « a beaucoup fait pour défendre et le droit des travailleurs et le pays au moment où l'engagement pour la défense de la république n'était pas qu'un mot creux ». Le fils aîné du défunt, Hamza, était également au milieu des dizaines de personnes. Il sera au premier rang de ceux qui ont déposé des gerbes de fleurs à la mémoire de l'homme qui fut l'un des concepteurs du RND. Deux membres du gouvernement, en l'occurrence le ministre de la Communication, M. Nacer Mehal venu surtout comme « citoyen », dira-t-il, et M. Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'emploi et de la Sécurité sociale étaient également présents. Pour le ministre du Travail, «l'homme était un martyr de la République qui était toujours là pour le bien-être des fils de l'Algérie et pour que le pays reste debout ». A l'image du président d'une fédération qui a tenu à mettre en exergue les mesures prises par les pouvoirs pour effacer les dettes des entreprises du secteur de la construction et des travaux publics, «des entreprises comme Sonatro ont été ainsi sauvées par l'octroi de contrats de gré à gré et un soutien financier de l'Etat », a-t-il affirmé. Beaucoup de travailleurs ont soumis leurs doléances à M. Louh. Des travailleurs ont tenu à interroger le ministre puis écouter sa vision des mesures prises en faveur des travailleurs dans « un contexte différent de l'époque où le pays avait moins d'aisance financière ». « A l'heure des grandes manœuvres régionales et internationales, on doit œuvrer à ce que le pays influence plus qu'il ne soit influencé », a-t-il ajouté. La venue de Mme Flici et surtout celle de M. Abadou, le secrétaire général de l'ONM, n'est pas passée inaperçue. Même l'imam de circonstance qui a psalmodié quelques versets du Coran a tenu à établir le lien entre ceux qui ont libéré le pays et des hommes comme Benhamouda qui se situe selon lui et de nombreux militants de l'UGTA « dans la même lignée ». Ceux qui se sont opposés au terrorisme ou récusent la déstabilisation du pays défendraient les même idéaux. L'UGTA est-elle toujours fidèle à ceux défendus par Benhamouda ? Abdelkader Malki, secrétaire national de l'UGTA, qui, par ailleurs, nous a indiqué que «les seuls obstacles à la revalorisation des salaires dans la presse concernent le secteur privé», estime que « oui, même si les contextes sont différents pour une organisation accusée de tant de choses .»