Photo : Riad Par Faouzia Ababsa C'est dans le calme et la sérénité que s'est déroulée hier la cérémonie de recueillement à la mémoire de Abdelhak Benhamouda assassiné il y a douze ans sur l'esplanade de l'UGTA. C'est en présence du Premier ministre et du ministre du Travail et de la Sécurité sociales, mais aussi des deux enfants du défunt, des membres du secrétariat national, dont Abdelmadjid Sidi Saïd, et de la CEN que plusieurs gerbes de fleurs ont été déposées au pied de la stèle érigée à la mémoire de celui qui a tenu, sept ans durant, les rênes de la première organisation syndicale du pays. Celui qui était le père du projet du parti RND, dont il devait d'ailleurs en prendre la présidence avant que ses assassins n'en décident autrement. Abdelhak Benhamouda se savait menacé par les terroristes, qui ne lui ont jamais pardonné la création du CNSA (Comité national pour la sauvegarde de l'Algérie) au lendemain du scrutin de décembre 1991, et par ceux dont le projet qu'il portait à travers la création du parti dérangeait absolument. De ces menaces, Abdelhak Benhamouda s'en confiait à ses proches et à certains journalistes dont il avait confiance et avec lesquels il avait contracté un contrat moral. L'enfant de Constantine estimait, en effet, que l'organisation syndicale avait ses limites et qu'elle ne pouvait pas aller au-delà de sa vocation revendicatrice. De plus, elle compte en son sein plusieurs sensibilités politiques qu'il n'était pas question de canaliser ou de confiner dans un moule unique. Il fallait donc un projet politique éminemment républicain. Mais même en se sachant menacé, Benhamouda n'en était pas moins déterminé à mener à bon port le projet pour lequel il se démenait nuit et jour. Le 28 janvier 1997, on était à la veille des élections législatives. Abdelhak Benhamouda quittait ses bureaux au niveau de la Centrale syndicale pour aller prendre possession de la clé du local du nouveau parti, à partir duquel devaient se préparer les listes de candidats et la campagne électorale. Ses «liquidateurs» l'attendaient patiemment. Ils lui tirent dessus. Il tentera de se défendre, mais la mort a eu raison de lui. A la cérémonie d'hier, il y eut beaucoup d'absents. Notamment ceux qui avaient siégé avec lui au sein du CNSA, à l'image du patronat public et privé, du RCD, entre autres. Une présence remarquée, cependant. Celle de Chaïb Cherif, ex-directeur général des Douanes algériennes. Le Premier ministre ne fera aucune déclaration. D'ailleurs, il a quitté la Centrale aussitôt que Salah Djenouhat a achevé sa courte prise de parole pour rendre hommage à Benhamouda.