La cérémonie a eu lieu en présence du chef du gouvernement et du président de l'Assemblée populaire nationale (APN). «La commémoration du 10e anniversaire de l'assassinat de Abdelhak Benhamouda vient évoquer en nous un souvenir douloureux et nous rappeler ce que nous avons fait pour le pays et ce que nous devons faire encore comme effort». C'est avec ces propos que le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a voulu marquer sa présence à la cérémonie officielle de la commémoration du 10e anniversaire du martyr Abdelhak Benhamouda, qui a eu lieu, hier, à la Centrale syndicale. Des gerbes de fleurs ont été déposées sur la stèle de Benhamouda et un court discours a été prononcé par le représentant du secrétariat national de l'Ugta, Ali Merabet à la mémoire du martyr. Qualifiant cette journée d'historique dans la vie de l'Ugta, M.Merabet a indiqué que Benhamouda était issu d'une famille révolutionnaire, rappelant que le père du défunt, imam de son état et commerçant connu pour son intégrité, était un des fondateurs de plusieurs associations de bienfaisance. «Enfant, Abdelhak Benhamouda connaissait les moudjahidine de sa région du fait que son défunt frère Mohamed, assassiné par les terroristes en 1992, était moudjahid», a souligné M.Merabet, ajoutant que l'ancien secrétaire général de l'Ugta avait intégré les rangs de l'Union en 1972 et après un parcours de militant, notamment au sein de la Mutuelle de l'éducation et de la culture, avant d'occuper plusieurs postes de responsabilité au sein de l'Ugta. Outre le secrétaire général de la Centrale syndicale, l'événement a vu la présence du chef du gouvernement, du président de l'Assemblée populaire nationale (APN) ainsi que le ministre du Travail et de la Sécurité sociale. Le secrétaire général de l'Ugta, M.Sidi-Saïd a indiqué, dans une déclaration à la presse, que «nous venons de rendre hommage à un grand syndicaliste et à un homme qui a donné sa vie pour l'Algérie et pour le monde du travail», soulignant que l'on ne peut que lui rendre hommage chaque jour et à chaque fois que l'occasion se présente, car, a-t-il dit, «c'est une reconnaissance éternelle à ce militant». Abdelhak Benhamouda fut assassiné le 28 janvier 1997 dans la cour du siège de l'Ugta. Déguisés en écoliers, ses assassins l'avaient criblé de balles. L'un de ses gardes du corps y avait également laissé la vie. Sachant qu'il était ciblé, Abdelhak Benhamouda ne se rendait que rarement à la Maison du peuple. Depuis 1988, année qui a vu l'avènement du pluralisme politique, syndical et médiatique, Abdelhak Benhamouda s'était distingué par ses positions politiques. Parallèlement à ses activités syndicales, il prit la tête du Comité national pour la sauvegarde de l'Algérie (Cnsa), qui avait demandé en janvier 1992 l'annulation du second tour des élections législatives, remportées par le FIS dissous. Les assassins de l'ancien secrétaire général de l'Ugta ont été condamnés, il y a deux ans de cela, à la peine capitale par contumace par le tribunal d'Alger. Un vibrant hommage a été également rendu au père de la centrale syndicale à Constantine, en présence des autorités civiles et militaires. Il faut reconnaître que le parcours de la Centrale syndicale après la mort de Benhamouda fut un peu difficile pour son successeur Sidi-Saïd. L'Ugta a connu quelques perturbations lorsque des adhérents se sont retirés pour constituer des syndicats autonomes et défier la Centrale syndicale. La revendication salariale a également fragilisé le syndicat qui n'a pu la défendre et la concrétiser qu'après une longue et grande contestation des fonctionnaires.