Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, et le chef de division du FMI chargé des pays maghrébins, Jean-François Dauphin, ont évoqué, hier, les réformes engagées par l'Algérie pour diversifier son économie dans un contexte de chute des prix du pétrole. La visite de Dauphin à Alger entre dans le cadre des discussions annuelles menées entre cette institution de Bretton Woods et ses Etats membres au titre de l'article IV des statuts du FMI pour l'évaluation annuelle de l'économie des pays. A l'issue de l'audience accordée à Dauphin, le ministre a déclaré à la presse que les discussions avaient porté sur les réformes engagées par l'Algérie pour diversifier son économie à travers, notamment, l'amélioration du climat des affaires et des investissements. « Tout ceci est un soubassement pour lancer une nouvelle économie telle qu'énoncé dans la Constitution qui a, d'ailleurs, donné, pour la première fois, une identité économique à notre pays », a souligné Bouchouareb. Il a indiqué avoir également abordé avec son hôte « certaines formes de financement de l'économie nationale comme l'emprunt obligataire interne ». « La situation que l'on vit aujourd'hui ne remet pas en cause la solvabilité de notre pays. Nous avons juste une situation particulière et nous avons les moyens pour l'aborder, et le FMI est totalement d'accord avec la démarche du gouvernement », a souligné Bouchouareb. Pour sa part, Dauphin a indiqué que sa mission en Algérie « intervient dans un contexte particulier de la forte chute des prix du pétrole et de son impact sur l'économie (algérienne) ». « Notre discussion a porté sur (la façon) de saisir cette conjoncture comme une opportunité pour pouvoir diversifier l'économie et réduire sa dépendance du secteur pétrolier, et faire du secteur privé un engin de croissance et d'emploi pour une croissance économique plus durable dans l'avenir », a ajouté le représentant du FMI. A rappeler que le FMI a prévu, en octobre dernier, une croissance économique de l'Algérie de 3,9% en 2016 et de 3,5% pour 2020. Par ailleurs, le Fonds a indiqué que pour l'inflation, elle devrait passer à 4,1% en 2016 (contre 4,2% en 2015). Pour ce qui concerne la balance des comptes courants, le FMI a prédit qu'elle devrait rester négative à -16,2% du PIB en 2016 (contre -17,7% en 2015). Pour l'année 2020, le FMI prévoit une amélioration de la balance des comptes courants même si elle reste négative pour se situer à -9,1%. En outre, il table sur un taux de chômage de 11,7% en 2016 (contre 11,6% en 2015).