A un jour de la reprise, — demain — en Suisse des pourparlers de paix sur la Syrie, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a annoncé la tenue de consultations entre des experts russes et américains sur les violations de la trêve. Le round qui s'ouvre demain diffère des précédents, étant donné la nouvelle donne. La communauté internationale espère voir cette nouvelle session de discussions donner une lueur d'espoir pour le règlement de cette crise, à travers la constitution d'un nouveau gouvernement inclusif, d'une nouvelle Constitution et de nouvelles élections. Le diplomate américain devait s'entretenir hier avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, sur les violations de la trêve, question qui, selon lui, ne devrait pas entraver la tenue des pourparlers de paix. Il estime que les violations ne devraient pas influé sur la poursuite des pourparlers. Allusion faite aux informations diffusées vendredi dernier et faisant état de bombardements ayant fait au moins cinq morts. « Le niveau de la violence a été réduit de 80% à 90%, ce qui est très significatif », a-t-il souligné. Washington s'est, à maintes reprises, félicité du respect « en général » du cessez-le-feu entré en vigueur le 27 février dernier. Le porte-parole du département d'Etat, John Kirby, a estimé que la trêve semble être encore « généralement respectée ». « La cessation des hostilités a engendré une réduction spectaculaire des violences en Syrie et a permis l'acheminement de l'aide humanitaire dans certaines régions assiégées », a-t-il souligné. Des représentants des organisations humanitaires plaident pour la poursuite des pourparlers politiques pour qu'ils aboutissent à une paix réelle. « Après cinq ans d'un conflit brutal et insensé, plus d'un quart de million de Syriens ont été tués et plus de la moitié de la population a été forcée de quitter son foyer par la peur et le besoin », ont déploré des hauts responsables et chefs d'agences humanitaires de l'ONU. Environ 4,6 millions de personnes arrivent à peine à survivre dans des endroits difficiles à quitter et que l'aide ne peut pas atteindre. 4,8 millions d'autres personnes ont fui le pays. Des appels incessants sont adressés aux parties en conflit pour garantir un accès complet, sûr et sans entrave à toutes les livraisons d'aide humanitaire et sur l'ensemble du territoire syrien. Les organisations humanitaires rappellent que malgré les efforts déployés, elles ne parviennent toujours pas à atteindre un cinquième des Syriens assiégés qui ont besoin d'une aide urgente et de protection. Une situation qui ne prête guère à l'optimisme, en l'absence d'une volonté réelle de faire taire les armes.