Unies) - Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU discutent d'un projet de résolution qui entérinerait l'accord américano-russe de cessation des hostilités en Syrie, ont indiqué mercredi des diplomates. Les 15 pays membres espèrent pouvoir adopter ce texte vendredi, quand le médiateur de l'ONU Staffan de Mistura rendra compte au Conseil de ses efforts pour faire taire les armes en Syrie et relancer des négociations de paix. "Je pense que nous aurons alors une résolution que nous pourrons adopter pour accueillir favorablement la cessation des hostilités négociée par les Etats-Unis et la Russie", a indiqué à des journalistes un diplomate du Conseil. La résolution "est en discussion mais ne fait pas encore l'objet d'un accord", a-t-il précisé. "Il s'agira d'un texte endossant l'accord" américano-russe, a indiqué un autre diplomate. La trêve est censée entrer en vigueur samedi en Syrie (22H00 GMT vendredi) mais il reste encore beaucoup d'obstacles à lever. Le cessez-le-feu exclura le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (Daech/EI) et Front Al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda) qui contrôlent de larges pans du territoire syrien. La proposition de trêve intervient environ trois semaines après l'échec de négociations de paix à Genève menées sous l'égide de l'ONU. Selon le diplomate du Conseil, M. de Mistura espère, si le cessez-le-feu est respecté, pouvoir convoquer une nouvelle session de négociations en Suisse pour le vendredi suivant, c'est à dire le 4 mars. Mais cet effort de relance de la négociation capoterait si la trêve ne tient pas. Une trêve qui devait entrer en vigueur vendredi dernier, conformément à un accord parrainé par Moscou et Washington, a été ignorée par les belligérants. Des responsables américains et russes vont se réunir dans les prochains jours pour créer un groupe chargé de veiller au respect du cessez-le-feu, a annoncé mercredi le secrétaire d'Etat américain John Kerry. L'ONU appelle de nouveau les parties à autoriser les convois humanitaires dans les zones assiégées en Syrie Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie, le chef de l'humanitaire de l'ONU, Stephen O'Brien, a exhorté de nouveau mercredi les parties au conflit à autoriser les convois humanitaires prévus cette semaine dans les zones assiégées et à garantir un acheminement de l'aide sans entrave. Selon un communiqué de l'ONU, M. O'Brien a rappelé que depuis le début de l'année, les Nations Unies et leurs partenaires ont livré une aide à environ 110.000 personnes vivant dans des zones syriennes assiégées. Il a rappelé que ces livraisons ont été rendues possibles par un ensemble d'accords conclus depuis janvier sur l'accès aux zones syriennes assiégées : l'Accord dit des quatre villes a permis à 83 camions d'apporter une aide humanitaire à 61.000 personnes à Madaya, Foua, Kefraya et Zabadani , l'accord signé à Munich entre l'ONU et ses partenaires le 11 février dernier a donné lieu à la livraison de 62 camions à Madimayet, dans la banlieue de Damas, pour venir en aide à 40.000 personnes , et 15 camions ont été distribués auprès de 10.000 personnes à Kafr Batna, dans la Ghouta orientale, à l'est de la capitale. Si certains de ces convois ont pu être acheminés sans incidents majeurs, d'autres ont cependant fait l'objet de retards importants, tout comme celui parti de la capitale dimanche 21 février et arrivé à Madimayet le mardi suivant. Madimayet se trouve à 15-20 minutes en voiture du centre de Damas et "il n'y a aucune raison que cette mission ait mis 48 heures pour atteindre les personnes dans le besoin", a déclaré M. O'brien, dénonçant une violation claire de l'accès humanitaire libre, sûr et sans entrave régulièrement réclamé aux parties syriennes par le Conseil. Syrie: prochaines rencontres américano-russe pour veiller au respect du cessez-le-feu (Kerry) Des responsables américains et russes vont se réunir dans les prochains jours pour créer un groupe chargé de veiller au respect du cessez-le-feu qui doit entrer en vigueur samedi en Syrie entre le pouvoir et l'opposition, a annoncé mercredi le secrétaire d'Etat américain. John Kerry a indiqué devant des élus américains avoir parlé avec son homologue russe Sergueï Lavrov des moyens de veiller à l'application de la trêve, qui doit entrer en vigueur samedi en Syrie (22H00 GMT vendredi). "J'ai parlé ce matin avec le ministre des Affaires étrangères Lavrov et nous avons une équipe qui va se réunir demain ou prochainement, le groupe de surveillance du cessez-le-feu et de l'arrêt des hostilités", a-t-il précisé. "Je ne garantis pas que cela va absolument marcher mais c'est le seul moyen d'arrêter cette guerre", a estimé le chef de la diplomatie américaine. "L'alternative c'est que la guerre s'aggrave, que la Syrie soit complètement détruite et qu'il soit impossible de remettre le pays sur pied", a-t-il souligné. La proposition de trêve intervient environ trois semaines après l'échec de négociations de paix à Genève et après qu'une trêve censée entrer en vigueur vendredi dernier, conformément à un accord parrainé par Moscou et Washington, a été ignorée. Moscou a annoncé mercredi que le président syrien Bachar al-Assad a assuré à son homologue russe Vladimir Poutine qu'il était "prêt" à respecter le projet d'accord américano-russe de cessez-le-feu entre le pouvoir et l'opposition en Syrie. Bachar al-Assad "a notamment confirmé que le gouvernement syrien était prêt à contribuer à la mise en oeuvre du cessez-le-feu", a précisé le Kremlin dans un communiqué publié après un entretien téléphonique des deux dirigeants. Damas a déjà donné son accord mardi au projet américano-russe de cessez-le-feu en Syrie, mais qu'il poursuivrait ses "opérations militaires pour lutter contre le terrorisme de Daech (l'organisation autoproclamée Etat islamique, EI), le Front Al-Nosra et les autres groupes terroristes qui leur sont liés". Les principales formations de l'opposition syrienne ont également affirmé mercredi leur engagement en faveur de cette trêve dans un communiqué. "Le Haut comité des négociations (HCN) considère qu'une trêve provisoire de deux semaines serait l'occasion de vérifier le sérieux de l'engagement de l'autre partie (le régime, NDLR)", selon le texte publié à l'issue d'une réunion à Ryad du HCN qui regroupe les principaux partis d'opposition et mouvements rebelles politiques et armés de Syrie.