Les représentants des pays voisins de la libye ont souligné que toute action militaire destinée à combattre le terrorisme en Libye ne doit se faire que sur la base d'une demande du gouvernement libyen, conformément aux principes de la charte des Nations unies. Au cours de son intervention, l'émissaire de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, a estimé que le processus politique en Libye était « précaire » car certains députés s'étaient abstenus de voter le gouvernement d'entente nationale outre les déclarations de certaines parties sur leur intention d'interdire ce gouvernement d'entrer dans la capitale pour la prise de fonction. En effet, l'entrée en fonction de ce gouvernement, proclamée le 12 mars par le conseil présidentiel, a été catégoriquement rejetée par les deux gouvernements rivaux, l'un installé dans la capitale Tripoli par Fajr Libya, une coalition de milices, l'autre reconnu par la communauté internationale mais qui a dû fuir à Tobrouk dans l'est du pays. L'ONU prépare des rencontres entre les chefs de tribus et d'associations La majorité du peuple libyen « soutient » le dernier accord politique avec la formation d'un gouvernement d'union nationale dans la perspective de « réaliser la sécurité et la stabilité du pays », a encore affirmé M. Kobler avant de rappeler la disposition de la communauté internationale à apporter aide et soutien au gouvernement d'entente nationale pour faire face à la propagation du terrorisme en Libye et barrer la route à l'extension de l'organisation terroriste Daech. Il a estimé que l'absence de sécurité pourrait aggraver la tension en Libye et même dans les pays voisins, notamment après la propagation du terrorisme, du trafic d'armes et d'humains. L'émissaire onusien a, en outre, annoncé qu'il œuvrera à organiser des rencontres qui regrouperont les chefs de tribus et d'associations dont le soutien est « vital » pour la concrétisation de la sécurité et de la stabilité sur le sol libyen. Intervenant également à l'ouverture de la réunion, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, a appelé les pays voisins de la Libye à davantage de coordination et d'efforts pour parvenir aux moyens susceptibles de mettre fin aux souffrances du peuple libyen et de l'aider dans le « processus de rétablissement de sa sécurité, de sa stabilité et de son unité nationale ». D'autre part, le chef de la diplomatie tunisienne a réitéré le refus de son pays de toute intervention militaire en Libye en raison de ses retombées « désastreuses » sur le peuple libyen et son impact sur les pays de la région. Il a, en ce sens, mis le Conseil de sécurité et la communauté internationale face à leurs responsabilités quant au soutien du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale et au renforcement de ses capacités pour faire face aux organisations terroristes.