Les travaux de la 8e réunion des pays voisins de la Libye ont débuté, hier à Tunis, avec à l'ordre du jour les derniers développements de la situation en Libye et les efforts visant à appuyer le processus politique mené par l'Organisation des Nations unies (ONU) dans le cadre de l'application de l'accord politique conclu le 17 décembre 2015 et la mise en place d'un gouvernement d'union nationale. Le ministre des Affaires étrangères, de l'Union africaine (UA) et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, la Libye, la Tunisie pays hôte, les ministres des Affaires étrangères de l'Egypte, du Tchad, du Niger et du Soudan ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al Arabi, l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Martin Kobler, et les représentants de l'Union africaine (UA) et de l'Union européenne (UE). Dans son allocution d'ouverture, le chef de la diplomatie tunisienne, Khemaies Jhinaoui, a appelé les pays voisins de la Libye à davantage de coordination et d'efforts pour parvenir aux moyens susceptibles de mettre fin aux souffrances du peuple libyen et de l'aider dans le «processus de rétablissement de sa sécurité, de sa stabilité et de son unité nationale», écrit l'APS. Il a indiqué que le contrôle par les organisations terroristes de certaines régions libyennes constituait une source de «préoccupation extrême» du fait du réel danger qu'elle fait peser sur le peuple libyen, l'avenir du processus de paix, la sécurité et la stabilité des pays voisins et de la région tout entière. Il est donc impératif «d'accélérer» la prise de fonctions du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale pour lui permettre d'entamer sa mission de lutte contre le terrorisme, a-t-il ajouté. D'autre part, M. Jhinaoui a réitéré le refus de son pays de toute intervention militaire en Libye en raison de ses retombées «désastreuses» sur le peuple libyen et son impact sur les pays de la région mettant le Conseil de sécurité et la communauté internationale face à leurs responsabilités quant au soutien du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale et au renforcement de ses capacités pour faire face aux organisations terroristes. Pour sa part, l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies a estimé dans son intervention que le processus politique en Libye était «précaire» car certains députés s'étaient abstenus de voter le gouvernement d'entente nationale outre les déclarations de certaines parties sur leur intention d'interdire ce gouvernement d'entrer dans la capitale pour la prise de fonctions. La majorité du peuple libyen «soutient» le dernier accord politique libyen avec la formation d'un gouvernement d'union nationale dans la perspective de «réaliser la sécurité et la stabilité du pays», a-t-il encore affirmé avant de rappeler la disposition de la communauté internationale à apporter aide et soutien au gouvernement d'entente nationale pour faire face à la propagation du terrorisme en Libye et barrer la route à l'extension de l'organisation et l'organisation autoproclamée «Etat islamique» (Daech/EI), d'après l'APS. M. Kobler a indiqué également que l'absence de sécurité pourrait aggraver la tension en Libye et même dans les pays voisins notamment après la propagation du terrorisme, du trafic d'armes et d'humains. Le chaos en Libye a permis à Daech d'instaurer des camps d'entraînement dans ce pays. Des attentats ont été perpétrés par cette organisation en Libye. Les autorités algériennes avaient indiqué que les terroristes auteurs de l'attaque criminelle contre le complexe gazier de Tiguentourine arrivaient de Libye. Les autorités tunisiennes ont indiqué, de leur côté, que que nombre d'attentats perpétrés en Tunisie étaient préparés en Libye. Daech menace les pays de l'Afrique du Nord à partir de la Libye où le chaos favorise cette organisation extrémiste qui tente, d'autre part, d'étendre son action aux champs pétrolifères. L'anarchie régnant en Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi bénéficie à l'organisation criminelle Daech qui compterait des milliers d'éléments de différentes nationalités.