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« Ce n'est pas un changement radical et ce n'est pas une réforme de la réforme »
Ilmane Ismaïl, secrétaire général de la Commission nationale des programmes
Publié dans Horizons le 03 - 04 - 2016

La polémique ayant suivi l'annonce de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, concernant la mise en œuvre des programmes scolaires dits de deuxième génération n'en finit pas. « Ces nouveaux programmes visent, conformément à la loi d'orientation sur l'éducation nationale adoptée en 2008, l'unification des repères identitaires, à savoir l'Islam, l'arabité et l'amazighité », a précisé le secrétaire général de la Commission nationale des programmes, Ilmane Ismaïl. Dans cet entretien, il affirme que ces programmes ont été élaborés par des compétences algériennes, répondant ainsi à ceux qui soutiennent le contraire.
Comment définit-on les programmes scolaires dits de deuxième génération ?
On les appelle programmes de deuxième génération et ce, par rapport aux programmes de la première génération de la réforme engagée en 2003. Les programmes de l'époque ont été élaborés dans la précipitation sans aucun référentiel. La loi d'orientation n'a été promulguée qu'en 2008. A l'époque déjà, des experts ont reconnu que des améliorations sont incontournables. Je peux vous confirmer que nous étions prêts en 2011. Mais la conjoncture politique de l'époque ne permettait pas de porter des changements. Quand la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, et dans le but d'améliorer les pratiques de l'école, nous a donné cette chance de mettre en valeur ces programmes pédagogiques, ceux-ci ont été établis après une large concertation. Ce n'est pas un changement radical et ce n'est pas une réforme de la réforme. Notre démarche vise à corriger les lacunes contenues dans les premiers programmes qui ont été confectionnés dans des conditions peu idéales.
Quelles sont leurs principales caractéristiques ?
En 2002 et 2003, nous avons constaté que les programmes ont été établis dans la précipitation. La conjoncture politique veut que ces derniers soient installés en septembre 2003 alors que les recommandations du gouvernement ne sont parvenues qu'en avril 2002. Le groupe d'experts de l'époque n'a pas eu assez de temps pour faire son travail convenablement, ce qui a entraîné des dysfonctionnements notamment dans l'application de la réforme.
Par exemple, l'application de l'approche par compétence dans l'enseignement a été faite sans formation préalable des formateurs. Ces nouveaux programmes vont instituer l'approche par compétence qui connaît un succès dans l'enseignement, tous niveaux confondus. Elle est devenue une tendance reconnue mondialement.
Sauf qu'au début, l'approche par compétence n'a pas été maîtrisée par les formateurs. La donne a-t-elle changé ?
Si l'approche par compétence n'a pu être appliquée convenablement, c'est parce que les enseignants n'ont pas été formés en 2002 et 2003. Le problème de la formation constitue l'une des causes principales des déficiences constatées dans la mise en application de cette méthodologie d'enseignement et par conséquent dans la mise en œuvre efficace des programmes scolaires. Certains enseignants font souvent l'amalgame entre approche pédagogique et approche systémique. Mais aujourd'hui, nous avons le temps de former. L'application des programmes de deuxième génération ne se fera pas sans formation préalable, avant la phase opérationnelle. Nous avons commencé cette formation en avril 2015. Nous formons au niveau régional en regroupant les inspecteurs de wilaya. Ces inspecteurs sont des démultiplicateurs. Chaque wilaya aura au moins 10 formateurs qui, eux, vont faire la démultiplication sur les enseignants.
Qu'est-ce qui va changer à travers cette réforme ?
Il est question d'assurer le développement de l'esprit critique chez l'élève et ses capacités d'analyse. Il est question, également, de la schématisation des principes intellectuels au lieu de rester au stade du parcœurisme et de la mémorisation. Il ne sert à rien de bourrer la tête de l'élève de connaissances et lui demander par la suite de les restituer le jour de l'examen. Dans ce cas-là, l'école ne fait pas son travail. Elle n'a pas formé l'élève à la vie active.
Le volume horaire de certaines matières sera-t-il modifié ?
Il n'y aura pas de changement. Ces programmes ont été établis sur les horaires qui sont en cours depuis 2013. Ce qui est demandé dans les nouveaux programmes, c'est le retour à une année scolaire de 36 semaines. Nous ne sommes qu'à 28 semaines d'enseignement/apprentissage par an, contre 36 à 40 semaines dans d'autres pays. Le Mexique et le Qatar en sont respectivement à 42 et 44 semaines. Même les Français sont en train de passer à 38 semaines. Là encore, nous n'avons rien inventé. Nous voulons nous rapprocher des normes internationales. D'autant que la loi d'orientation de 2008 dit que les enseignements doivent être dispensés au moins 36 semaines par an. Concernant le volume horaire qui est consacré aux matières, le français sera toujours enseigné à partir de la troisième année primaire avec la même grille horaire. Pour l'anglais, les élèves du cycle primaire passeront à trois heures d'enseignement à partir de la troisième et la quatrième années au lieu de deux heures et demie durant la première et la deuxième années. Là encore, ce n'est pas nouveau, puisque ces mesures sont appliquées depuis 2013.
Revenir à l'ancien système d'enseignement primaire est-il envisageable ?
Le retour à l'ancien système d'enseignement primaire est une décision politique. Le ministère de l'Education ne peut pas décider seul. Aujourd'hui, je peux vous confirmer que cette question n'est pas à l'ordre du jour. La loi d'orientation de 2008 parle de 5 années plus une année préparatoire. L'idéal serait, donc, de généraliser le préscolaire, à l'image de ce qui se fait dans les pays européens qui ont une année préparatoire plus les cinq années de primaire. Le préscolaire permettra aux enfants de bénéficier des mêmes chances de réussite.
Sur quels fondements avez-vous élaboré ces programmes ?
Les programmes de la deuxième génération ont été élaborés sur des fondements favorisant l'algérianité, l'autonomie et le développement de l'esprit critique chez l'élève. Nous avons déjà quelque chose de primordial. Quelle que soit la discipline, nos programmes ont un profil de sortie. L'enseignant sait où il va. Dans ce même ordre d'idées, nous avons proposé à ce que le programme soit unique. L'enseignant de la première année primaire a besoin de voir ce que font ses collègues des autres années.
Quant aux constantes, personne ne peut les toucher. Il y a toujours l'éducation islamique avec son propre programme et ses horaires que nous n'avons pas changés. Chaque discipline dispose de son propre programme. Il y a l'amazighité et l'arabe qui reste la langue d'enseignement. Les programmes de deuxième génération visent, conformément à la loi d'orientation sur l'éducation nationale adoptée en 2008, l'unification des repères identitaires que sont l'Islam, l'arabité et l'amazighité.
Ce sont des experts algériens qui ont confectionné les programmes de deuxième génération ?
Entièrement. Il n'y pas un seul membre de la CNP qui a fait ses études en France. Ils sont tous le produit de l'école algérienne. Ces programmes ont été conçus par des spécialistes, des experts, des universitaires, des enseignants et des inspecteurs résidant en Algérie. Je suis étonné d'entendre parler de la venue d'experts étrangers pour la confection des programmes scolaires. Ces programmes étaient prêts en 2011.
Pourquoi alors cette polémique autour de cette réforme ? L'introduction de près de 80% de textes d'auteurs algériens dans les programmes reste l'une des nouveautés phares. Qu'en pensez-vous ? L'« algérianité » dérange-t-elle ?
Cet aspect concerne les concepteurs de manuels. En tant qu'élaborateurs des programmes, nous ne faisons que concevoir le cahier des charges pédagogique pour le manuel. Le programme contient les instructions méthodologiques et les indications sur la méthode à suivre dans l'opération d'enseignement. Celles-ci sont remises aux enseignants et aux inspecteurs. Le contenu, c'est la mission des auteurs. Mais ce qui est sûr, dans les anciens manuels, il y a une aberration vis-à-vis des auteurs algériens. Pour la deuxième question, je pense que cela dérange certaines personnes. Je ne sais pas pourquoi. Si nous ne faisons rien pour redresser la situation de l'école, ils nous reprocheraient de rester les bras croisés alors que le rendement scolaire est en deçà des attentes. Et si nous essayons de faire bouger les choses, on nous accuse de vouloir détruire l'école. C'est à ne rien comprendre. Si on a fait tout ce boucan concernant les programmes de deuxième génération, c'est qu'il doit y avoir des raisons.


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