La principale recommandation qui a été retenue consiste en l'installation prochaine d'une commission nationale chargée de l'élaboration du premier plan national autisme en application des instructions du président de la République. « Tous les secteurs concernés ainsi que le mouvement associatif et les familles seront concernés par l'élaboration de ce plan que nous espérons pouvoir finaliser et valider pour le présenter à l'occasion de la seconde édition de ce symposium international d'Alger sur l'autisme », a déclaré le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf qui a procédé à la clôture de cette rencontre, précisant que « les groupes de travail qui seront mis en place au sein de cette commission seront pilotés par les secteurs concernés et permettront ainsi de réunir toutes les conditions de réussite à la mise en œuvre de ce plan ». Selon le ministre, ces deux journées auront permis de faire « un diagnostic précis » de la réalité de la prise en charge de l'autisme en Algérie et surtout « de mieux connaître ce qui se fait ailleurs dans ce domaine ». « Comme l'a souligné le professeur Philippe Evrard, chaque société a ses propres particularités, ses propres contraintes et donc aucun plan fait pour un pays donné ne peut être transposé à un autre pays », a indiqué Boudiaf et d'ajouter : « vos travaux ont permis également aux différents intervenants en matière de prise en charge de l'autisme en Algérie de bénéficier d'un partage de connaissances qui nous sera d'une utilité certaine dans la rédaction du plan national autisme décidé par le président Abdelaziz Bouteflika ». En effet, les participants à ce symposium ont mis en exergue l'expérience nationale en matière de prise en charge de l'autisme qui reste nettement insuffisante en insistant sur la nécessité de prendre en compte la réalité du terrain et répondre surtout aux revendications des associations et parents d'enfants autistes confrontés à la dure épreuve. Il faut savoir que sur « les dix services de pédopsychiatrie existant au niveau national, seulement quatre ou cinq sont fonctionnelles », a affirmé le docteur Mohamed Chakali, sous-directeur de la promotion de la santé mentale au ministère de la Santé. Selon lui, cette spécialité existe dans le cursus universitaire des médecins depuis 2013. Par ailleurs, le diagnostic précoce est l'une des recommandations principales sur laquelle ont insisté les participants. D'ailleurs, le nombre exact des autistes n'est pas connu en Algérie, car beaucoup d'entre eux sont diagnostiqués tardivement. Il n'existe aucun centre de diagnostic en Algérie contrairement à d'autres pays comme la France qui compte 23 centres dont 7 sont fonctionnels. Aussi, il a été relevé que le rôle actif des associations de parents d'enfants autistes en France a permis de faire avancer les choses au niveau politique et que néanmoins, il reste beaucoup à faire en matière de prise en charge aussi bien pour les enfants que pour les adultes.