Des spécialistes ont insisté, jeudi à Alger, sur l'importance du dépistage précoce de l'autisme pour éviter le retard mental chez les enfants atteints de ce syndrome. «L'autisme n'est pas une maladie mentale et l'enfant peut échapper au retard mental si le dépistage et le diagnostic sont établis avant l'âge de 3 ans», se sont accordés à dire des psychiatres, psychologues et orthophonistes, lors d'une rencontre ayant pour thème : «Autisme : intérêt de la prise en charge précoce». L'autisme ou plus généralement les troubles du spectre autistique (TSA) sont des troubles du développement humain caractérisés par une interaction sociale et une communication anormales, avec des comportements restreints et répétitifs. Le chef de service de pédopsychiatrie de l'établissement hospitalisé spécialisé (EHS) de Chéraga, le Dr Asma Oussedik, a expliqué que l'autisme est une maladie grave, précisant que plus le diagnostic est fait tardivement, moins l'enfant aura de chances de s'améliorer sur le plan cognitif. Elle a, à ce sujet, recommandé aux parents de prêter attention au développement de leurs enfants et de consulter un spécialiste en cas de troubles du comportement, de troubles du langage et de l'isolement de l'enfant. De son côté, la présidente de l'Association nationale de l'autisme (ANA), Lila Ouali, a souligné que la prise en charge de l'enfant autiste est multidisciplinaire, impliquant, à la fois, le pédopsychiatre, le pédiatre, le psychologue, l'éducateur et l'orthophoniste. Elle a aussi rappelé le rôle des familles dans le suivi de l'enfant, conseillant à l'entourage de l'enfant de stimuler le plus souvent possible l'enfant, à travers des jeux éducatifs et des exercices d'apprentissage. Sur le même sujet, le président de l'Association régionale de Béjaïa de l'autisme, Fatah Hadad, a estimé que les enfants autistes devraient être scolarisés dans des classes ordinaires avec l'aide d'auxiliaires. Il a ajouté à ce propos que les enfants souffrant du syndrome peuvent assimiler et suivre le programme éducatif, du moment où les conditions d'apprentissage sont réunies. Pour sa part, le président de l'Union franco-algérienne d'aide aux personnes handicapées, Abdouch Abdelghani, a annoncé la signature prochaine d'une convention avec l'établissement français la «Maison du XXIe siècle», spécialisée dans la prise en charge multidisciplinaire des enfants autistes. Il a, à ce titre, précisé que l'expérience française en matière de prise en charge de l'autisme pourrait être adaptée aux spécificités algériennes et répondre, par la même, aux attentes des familles des malades. Quant au directeur de la «Maison du XXIe siècle», Antoine Bressand, il a indiqué que les enfants autistes peuvent mener un train de vie «normal» dans le cas d'un accompagnement cognitif et pédagogique adapté. Pour lui, les enfants autistes ont besoin d'un environnement structuré faisant appel à un triptyque composé du personnel soignant, de l'entourage de l'enfant et des structures adaptées. APS