L'acquisition des titres se fait au niveau des agences postales, bancaires, des directions du Trésor public et des succursales de la Banque d'Algérie. D'une valeur de 50.000 DA le titre, les acquéreurs ont le choix de souscrire pour un titre de trois ans à un taux d'intérêt de 5% ou de cinq ans pour un taux d'intérêt de 5,75%. « Il s'agit d'un nouveau mode de financement de la croissance et de l'investissement économique. Cet emprunt sera orienté vers le financement des gros investissements de l'Etat, qui permettent de générer la croissance ou vers les entreprises publiques et mixtes où l'Etat est actionnaire principal », a expliqué le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhelfa, lors d'un point de presse animé hier à Alger. Le recours à ce type de financement est motivé par « la chute des prix du pétrole » engendrant une baisse des ressources du Trésor public « qui ne peut plus financer les projets », a indiqué le ministre, pour qui « la dégringolade des prix des hydrocarbures ne signifie pas l'écroulement de l'économie ou l'effondrement de l'Algérie ». « Nous sommes tenus de nous mobiliser pour récolter l'épargne nationale sous toutes ses formes et quelle que soit sa nature afin de pouvoir la réinjecter dans l'investissement économique », a suggéré Benkhelfa. L'adoption de ce type de financement ne veut pas dire désengagement total de l'Etat qui « continuera d'exercer sa fonction de puissance publique à travers le financement des projets de réalisation des structures éducatives et sanitaires, de soutien à la politique de solidarité nationale, de formation professionnelle et de l'enseignement supérieur », qui est « une mission constitutionnalisée », a rassuré le ministre. Le lancement de cet emprunt national est une autre étape vers l'ouverture du marché financier en Algérie. Outre le financement de l'investissement économique, cet emprunt offre des revenus et se distingue par le partage des dividendes et l'extension de l'assiette fiscale. Il présente une « garantie souveraine » vu la faiblesse du niveau des entreprises algériennes. Il peut être nominatif ou inscrit sur un porteur. Le payement des coupons peut se faire en espèces, par chèque ou à travers un transfert. En cas de besoin urgent d'argent, ces coupons peuvent être vendus, endossés ou cédés à travers une transaction directe. L'opération de souscription à cet emprunt est ouverte durant une période six mois. « Nous avons un seuil à atteindre. S'il est atteint avant six mois, l'emprunt sera clôturé avant ce délai », a fait savoir le ministre. Une formule de récépissé sera disponible pour les acteurs désirant se souscrire à plusieurs titres. L'emprunt national est une autre formule visant « la récolte de l'excédent de l'épargne afin d'éviter à ce que cet argent soit utilisé dans la spéculation foncière, de l'or ou autres », a indiqué le ministre.