La réduction de l'importation de la pomme de terre repose sur l'amélioration de sa qualité sur le plan local. A cet effet, un cahier des charges régissant les établissements de production de semence de pomme de terre est en cours d'élaboration. Sa mission est de définir les normes et les exigences devant être respectées par les producteurs de semence. Selon Chérif Omar, directeur de la régulation et du développement de la production agricole au ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, les normes requises sont le respect de la superficie exigée pour produire de la semence, l'acquisition d'un savoir-faire, l'encadrement technique adéquat ainsi que les équipements appropriés. Ce qui permettra de mettre à niveau les 200 établissements semenciers recensés actuellement dans la filière et qui sont liés à un réseau de multiplicateurs. Une mise à niveau qui s'inscrit dans le cadre de la nouvelle dynamique que connaît la filière de la pomme de terre, offrant des opportunités économiques en matière de réduction des importations et de diversification de l'économie nationale. Pour rappel, l'Algérie produit actuellement 4,3 millions de tonnes de pomme de terre de consommation et importe entre 60 et 80 millions d'euros de semences de pomme de terre annuellement. Dans ce contexte, elle s'est fixé un objectif de zéro importation de cet intrant agricole et prévoit la production de 6 millions de tonnes par an à l'horizon 2019. D'ailleurs, les importations de semence ont commencé à baisser les trois dernières années passant de 160.000 tonnes en 2014 à 120.000 en 2016. L'objectif étant de réduire ces quantités de 30 à 40% en 2017. Et pour éviter d'éventuels déficits de semences sur le marché local, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi, a demandé aux professionnels d'élaborer un plan d'accompagnement visant à réduire graduellement les importations de la classe A. Pour ce qui est des opérateurs n'ayant pas les moyens nécessaires pour produire de la semence, ils seront déclassés pour devenir des multiplicateurs. Déterminante dans le projet de régulation de la filière par la transformation et l'exportation, la semence doit être maîtrisée. Et pour cela, il est impératif d'aller vers des programmes de variétés spécifiques à la transformation, notamment à l'exportation.