Le plan national de développement de l'industrie agroalimentaire sera prochainement mis en œuvre, a annoncé, hier, le directeur général de la cellule veille stratégique, des études économiques et des statistiques au ministère de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Bacha. «Ce plan est toujours dans la phase d'étude au niveau du ministère. Les résultats et les recommandations seront soumis au Conseil de la Participation de l'Etat (CPE) qui prendra des mesures», a-t-il dit sur les ondes de la Chaîne III.À propos des mesures incitatives, il a révélé que ce plan d'action qui sera prochainement soumis au gouvernement fera en sorte que les industriels soient incités à se tourner vers les produits agricoles locaux et surtout à diversifier les industries de transformation. «Nous allons d'abord proposer au gouvernement un dispositif institutionnel qui permettrait aux opérateurs de se concerter beaucoup mieux et de travailler ensemble. Nous proposons notamment la création du Conseil national de l'industrie alimentaire qui va regrouper l'ensemble des parties prenantes que ce soient les agriculteurs, les transformateurs et les centres de recherche. Nous proposons également la création d'un observatoire des industries agroalimentaires qui en tant qu'organe de veille permanent peut apporter les informations nécessaires au développement de ces industries», a-t-il expliqué. Le DG de la cellule veille économique au ministère de l'Industrie a, en outre, indiqué que l'Etat garantit un dispositif de mise à niveau d'un montant dépassant les 380 milliards de dinars qui va concerner 20 000 entreprises. «C'est extrêmement important et nous appelons les entreprises à travailler dans ce sens et à ne pas considérer que l'apport de l'Etat est suffisant», a-t-il appelé. Selon lui, c'est un apport qui est nécessaire dans un premier temps. Mais, il reste aux entreprises de se mettre au travail et à améliorer leur management. L'invité de la Radio nationale a pareillement souligné que l'industrie agroalimentaire est un volet extrêmement important de notre économie parce qu'elle occupe plus de 120 000 salariés, génère un chiffre d'affaires qui dépasse les 300 milliards de dinars et représente plus de 50% du PIB industriel du pays. D'après lui, le dysfonctionnement majeur que l'on peut relever au niveau de cette industrie, c'est son extraversion par rapport aux capacités agricoles du pays. «Comme toutes les autres industries, elle est tournée vers la rentabilité. Les industriels souvent ne trouvant pas les produits agricoles adaptés aux standards internationaux ont toujours eu tendance à privilégier le recours à l'importation et on se retrouve avec une industrie qui est totalement extravertie», a-t-il développé. Il a aussi reconnu que nous sommes en adéquation par rapport aux potentialités du pays. «Nous avons une base industrielle héritée des années 70 que nous devons rendre productifs et nous avons aussi un potentiel de production et d'exportation qui peut dépasser les 2 milliards de dollars par an en produits agroalimentaires. «Mais malheureusement, pour des raisons objectives partagées par l'ensemble des acteurs, nous n'arrivons pas à exprimer ce potentiel. L'Etat doit intervenir pour rendre les opérateurs privés et publics plus performants et plus compétitifs avec des capacités d'aller sur les marchés internationaux», a-t-il suggéré.