L'île de Rachgoun, aire protégée classée zone humide d'importance internationale, dans le cadre de la convention Ramsar, fait l'objet d'une étude pour le projet « Medkey Habitat » portant sur la réalisation d'une cartographie des habitats marins, a-t-on appris, lundi dernier, auprès de la direction de l'environnement de la wilaya de Aïn Témouchent. Découlant de la convention de Barcelone paraphée par l'Algérie et comportant des protocoles, notamment celui portant sur les aires spécialement protégées et à densité biologique en Méditerranée, ce projet porte également sur la réalisation, sur place, d'une station de surveillance des oiseaux migrateurs, a indiqué Malika Briki, inspectrice principale chargée de ce dossier. Cette action, initiée par le ministère des Ressources en eau et de l'Environnement avec l'appui du Centre d'actifs régional pour les aires spécialement protégées (CAR/ASP), a vu le lancement d'un avis d'appel d'offres international par le réseau marin installé en Tunisie relevant de Mava Fondation pour la nature qui la finance. Cet avis d'appel a abouti sur le choix de l'entreprise nationale Abbys Environnemental Services d'Alger qui va prendre en charge ce projet, selon la même responsable. Considéré comme projet pilote au niveau national, « Medkey Habitat » porte sur la protection du milieu marin et les espèces animales en danger d'extinction, objet de cette convention ratifiée, en 1995, par l'Algérie. L'étude de ce projet doit être effectuée dans un délai de dix mois, en vue de réaliser un inventaire des habitats les plus importants et renforcer les réseaux de surveillance, a encore indiqué Mme Briki. Classée zone humide d'importance internationale en juin 2011, l'île de Rachgoun, située dans la partie ouest de l'Algérie, à environ six miles à l'ouest de Beni Saf, occupe une superficie de 38 ha. Le site fait partie du complexe géomorphologique régional comprenant les îles Habibas à l'est, distantes de 30 miles, rappelle-t-on. Dépourvue de cours d'eau, permanent ou temporaire, l'île de Rachgoun, relativement plate et nue, n'est pas habitée. Seul domine le phare dont le personnel en assure indirectement la surveillance. Une jetée du côté sud de l'île joue le rôle de môle pour abriter des bateaux qui peuvent atteindre 16 m de long. La réserve marine couvre environ 1.080 ha incluant quelque 2.600 m de plages sur la côte. Ses cavernes et grottes obscures et semi-obscures, peu étendues, sont néanmoins capitales puisqu'elles ont abrité, il y a moins de 20 ans, le couple de phoques moines.