Cela est devenu une habitude pour les familles algériennes qui sont enclines à dépenser au-delà de leurs moyens pendant le ramadan. Et à mesure que ce mois approche, les différents points de vente de fruits et légumes et les viandes en particulier, sont pris d'assaut par les consommateurs qui viennent faire leurs emplettes à l'avance, pour parer à une éventuelle augmentation des prix des produits de large consommation. L'oignon, la tomate, la carotte, la courgette, les navets et autres légumes nécessaires sont les plus prisés par les ménagères. Pour se permettre de les déguster quotidiennement, certaines ménagères ont recours au stockage. La plupart d'entre elles se sont déjà lancées dans les achats des produits nécessaires. Le congélateur est transformé en un véritable « garde-manger ». C'est le poivron qui se place en premier en termes d'achat. Proposé actuellement entre 100 et 120 DA/le kg, cet aliment est indispensable pour le fameux « h'imiss ». Latifa, une mère de famille, en a acheté 7 kg. « Je les ai déjà fait frire, pelés, découpés et placés dans le congélateur », dira-t-elle toute fière. « Ma famille en consomme beaucoup et vu le prix de ce légume, je préfère prendre mes devants pour faire plaisir à tout le monde sans ruiner mon porte-monnaie », a-t-elle ajouté. Pour Ghania, mère au foyer, c'est la tomate qui est la plus utilisée durant le mois de ramadan. En effet, les sauces rouges à base de tomates fraîches sont très sollicitées durant le mois de ramadan sans oublier l'indétrônable « chorba frik ». « Je préfère l'acheter et la conserver dès maintenant vu que son prix est de 50 DA/le kg alors qu'il risque de rebondir à 85 DA/le kg durant le ramadan », a-t-elle précisé. L'ail et l'oignon sont également achetés en quantité. Amassés en bouquets, ils sont généralement accrochés dans les balcons ou dans les vérandas. Les haricots et les petits-pois sont également placés dans le freezer. La coriandre et les feuilles de « dioul » seront conservés à la fraîcheur de la congélation. Le citron aussi n'échappe pas à la règle. Les ménagères le pressent et le congèlent dans les packs à glaçons, ce qui facilite sa consommation durant le f'tour. Les ménagères achètent aussi le poulet. Proposé actuellement entre 250 et 270 DA/le kg, les consommateurs en achètent trois à quatre poulets qui sont découpés et placés dans le congélateur. « Avec les spéculateurs, on s'attend à une augmentation des prix du poulet à la veille du ramadan », confie un père de famille. « Pour éviter les tracas, je préfère anticiper et m'approvisionner au cas où le prix serait hors de ma portée », a-t-il ajouté. Même constat au niveau des différentes boucheries de la capitale où d'importantes quantités de viandes rouges sont achetées et découpées sur place en vue de leur congélation. Les superettes et les grandes surfaces sont également envahies en cette période. Le ravitaillement constitue la prochaine étape des ménagères. La tomate concentrée, vermicelle, huile de table, sucre, épices, semoule, farine et bien d'autres produits sont achetés. Certaines femmes rencontrées préfèrent se mettre à l'abri des grandes foules et des bousculades durant le mois de ramadan. Ce n'est pas forcément une science exacte ni la solution miracle pour ces ménagères qui, toutefois, devront faire un petit crocher au marché car il y a toujours quelque chose qui manque d'autant que le stock finira bien par s'épuiser.