Pour éviter des dépenses faramineuses, certaines ménagères ont d'ores et déjà commencé à faire quelques emplettes en prévision du mois de ramadan. La peur d'une éventuelle hausse des prix de certains légumes a poussé les consommateurs à recourir à la congélation. Qu'il s'agisse de tomate, d'haricots, de petits pois, d'artichauts et autres, les ménagères rencontrées au niveau des différents marchés de la capitale sont unanimes à dire que les prix seront certainement plus élevés comme d'habitude. Redoutant la mauvaise surprise à la dernière minute, elles ont déjà un avant-goût de ce que leur coûtera la consommation quotidienne pendant le mois de ramadan. A moins de trois mois du mois sacré, les ménagères se rendent quotidiennement aux marchés pour se procurer des produits de première nécessité. Sur les étals des commerçants, tout est disponible. Mais à quel prix ? Il est 10 h. Ls citoyens sont nombreux à sillonner les allées du marché des fruits et légumes de Bouzrina à Alger, en quête de produits à des prix abordables. Dans ce marché, tout comme dans celui de Amar El Kama de la rue de la Lyre, la tomate a enregistré une augmentation sensible estimée à 80 DA/kg. Elle rivalise pourtant avec la tomate dite « cerise » qui est proposée entre 15 et 20 DA/kg, selon la qualité. Une foule de gens se bousculaient sur cet aliment. Les raisons, la tomate est indispensable à la préparation du repas de base, à savoir la fameuse chorba. Couffin à la main, les consommateurs achetaient de grandes quantités. Comme c'est le cas de Rahma, une ménagère de 50 ans, venue s'approvisionner. Elle a acheté 12 kg de tomates fraîches. Elle compte revenir pour en acheter davantage. « Je profite tant que les prix sont abordables », dira t-elle. Et d'ajouter : « je compte la congeler pour le ramadan ». Saléha, une autre ménagère, se penche beaucoup plus sur les haricots verts. « Je préfère m'approvisionner pour les ressortir durant le ramadan. Leur prix pourrait grimper à plus de 150 DA le kg à la veille du ramadan », dira t-elle. Cette femme se rappelle le jour où le prix des haricots verts a atteint 250 DA/kg. Pour sa part, Fatma, fonctionnaire, a acheté une variété de légumes pour garnir sa table durant le mois sacré. Tomate et haricots verts ont déjà pris place dans son freezer. Pour conclure, elle a ajouté les poivrons et les petits pois estimés respectivement à 60 DA et 35 DA/kg. « Je dispose dans ma cuisine d'un freezer que j'utilise uniquement pour la congélation », dira-t-elle. Pour elle, il est indispensable de prendre ses devants pour parer à une éventuelle hausse. « Nous essayons tant bien que mal de remplir nos couffins de produits de première nécessité pendant les jours ordinaires, soit juste de quoi préparer un repas simple, alors comment allons-nous nous y prendre durant le ramadan caractérisé par une flambée des prix ?», s'interroge-t-elle. C'est dire que les consommateurs prédisent déjà des prix très chauds durant ce mois. Les avis des vendeurs rencontrés au niveau des marchés à Alger sont mitigés. Si pour certains, les prix vont systématiquement grimper en ce mois sacré, pour d'autres, il n'est pas exclu de voir un retour des prix à la normale durant cette période. « Je me réjouis de vendre une quantité considérable de légumes à des prix modérés. Je gagne trois fois mieux », dira un marchand de légumes frais. Pour lui, l'augmentation des prix induit des pertes sèches. Les prix font fuir les ménagères. « Logiquement la marchandise qui n'a pas d'acquéreur se détériore », a-t-il expliqué. Vacances, mois sacré, rentrée scolaire…, les ménages à petite bourse auront certainement bien du mal à faire face à autant de dépenses.